Qui sont les grands-parents d'aujourd'hui ?
Un Français sur quatre est grand-parent, selon une étude de l'Insee. L'enquête, réalisée en 2011, dresse un portrait des nouveaux papys et mamies.
De baby-boomers à papy-boomers. Un quart des Français (15,1 millions) sont grands-parents, selon une étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (PDF). Publiée mercredi 23 octobre, elle a été réalisée en France en 2011, dans le cadre de l'enquête "Famille et logements", comme l'étude sur la famille recomposée.
L'étude révèle que le nombre de grands-parents a augmenté de 2,5 millions d'individus depuis 1999. En cause : la baisse de la mortalité et le poids de la génération du baby-boom. Dans le détail, 8,9 millions de femmes sont grands-mères et 6,2 millions d'hommes sont grands-pères. Voici leur portrait, dressé à travers les conclusions de cette étude.
Grands-parents de plus en plus tard...
"Les femmes qui sont devenues grands-mères pour la première fois en 2010 ont en moyenne 54 ans, et les nouveaux grands-pères ont 56 ans", indique l'Insee. C'est plus tard qu'auparavant, souligne l'institut. A titre de comparaison, "en 1998, l'âge moyen des nouvelles grands-mères était de 51,5 ans, et celui des nouveaux grands-pères de 53,5 ans, soit 2,5 ans de moins qu'en 2010".
Mais s'ils le deviennent pour la première fois à la cinquantaine, la majorité des grands-parents ont 70 ans ou plus. En effet, d'après cette étude, entre 70 et 74 ans, huit personnes sur dix sont grands-parents. Au-delà, la proportion de grands-parents est aussi importante : parmi les plus de 75 ans, 80% des Français sont grands-parents. 6% de cette tranche d'âge sont parents mais n'ont pas de petits-enfants, note par ailleurs l'Insee.
... ils sont surreprésentés dans l'ouest et le nord de la France
La Bretagne, la Basse-Normandie et les Pays de la Loire sont les régions qui comptent le plus de grands-parents parmi les personnes âgées de 75 ans ou plus, avec des taux compris entre 83,3 et 84,7%, indique l'Insee. Le Nord-Pas-de-Calais et la Lorraine figurent aussi parmi les régions qui comptent la plus grande part de grands-parents. A l'inverse, l'Ile-de-France et la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur sont en bas du tableau, avec des taux compris entre 74,6 et 78,8% de grands-parents chez les 75 ans et plus.
Les régions qui comptent le plus de grands-parents sont-elles aussi celles où les grands-parents ont le plus de petits-enfants ? "Les personnes de l'ouest de la France et du Nord-Pas-de-Calais qui faisaient partie du 'croissant fertile' dans les années 60 deviennent plus souvent grands-parents et, une fois grands-parents, ont davantage de petits-enfants", répond l'Insee. Ainsi, les grands-parents âgés de 75 ans ou plus résidant dans le Nord-Pas-de-Calais ont en moyenne plus de six petits-enfants.
Et ils ont cinq petits-enfants en moyenne
Mais le Nord-Pas-de-Calais est au-dessus de la réalité française : après 75 ans, les grands-parents ont en moyenne 5,2 petits-enfants. Ce nombre s'accroît jusqu'à 77 ans et reste stable au-delà. Après cet âge, la naissance d'un petit-enfant est assez rare.
Toutefois, le nombre de petits-enfants est très variable, et dépend notamment du diplôme, surtout chez les femmes. Ainsi, les diplômées sont moins fréquemment grands-mères : 73% des femmes de 75 ans ou plus titulaires du baccalauréat le sont, contre 84% des non-diplômées du même âge. Les femmes diplômées sont plus souvent sans enfant et elles sont un peu plus souvent mères sans être grands-mères, indique aussi l'Insee.
Le fait de devenir grand-parent dépend donc de sa propre fécondité, mais aussi de celle de ses enfants. "Avoir plusieurs enfants assure quasiment d'être grand-parent", estime l'Insee. Ainsi, ceux qui ont eu un seul enfant sont moins susceptibles d'avoir des petits-enfants (seuls 80% sont grands-parents) que ceux qui en ont eu deux (95%), trois (98%) ou quatre (99%), selon l'étude. Mais l'institut souligne qu'il ne s'agit "pas seulement d'un effet mécanique" : "En effet, les enfants uniques deviennent moins souvent parents que les autres." A l'inverse, "plus on a de frères et sœurs, plus on a d'enfants puis de petits-enfants", conclut l'Insee.
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