"Sale macaroni" : l'élue "insoumise" Manon Aubry reconnaît qu'il s'agit d'une "insulte raciste" après avoir défendu le contraire
L'eurodéputée a suscité l'indignation en minimisant les insultes subies par la mère italienne d'une vice-présidente du conseil régional d'Ile-de-France à son arrivée en France.
Elle rétropédale mais ne s'excuse pas. L'eurodéputée de La France insoumise (LFI) Manon Aubry a reconnu, dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 novembre, que l'expression "sale macaroni" constituait bien "une insulte raciste dont sont victimes les immigrés italiens". Quelques heures plus tôt, elle avait défendu le contraire dans "Votre instant politique" (#VIPol) sur franceinfo canal 27, suscitant des réactions outrées parmi les invités et journalistes qui débattaient notamment du racisme dans la police.
Manon Aubry réagissait à des propos de Florence Portelli, vice-présidente du conseil régional d'Ile-de-France et membre du parti de droite Libres, qui disait avoir déjà été traitée de "sale Blanche" et qui affirmait que le racisme existait "partout". "Savez-vous ce qu'est le racisme, ça me fait vomir (…) vous n'avez aucune idée de ce qu'est le racisme que [les Noirs et les Arabes] subissent au quotidien", lui a rétorqué l'élue LFI.
"Répugnant", s'indigne un élu LREM
Florence Portelli a alors évoqué sa mère, immigrée italienne, qui "s'est fait traiter de 'sale macaroni'" à son arrivée en France. "Sale macaroni, ce n'est pas une insulte raciste ?" a demandé cette proche de Valérie Pécresse. "Non, ce n'est pas une insulte raciste", lui a répondu Manon Aubry, à la stupéfaction générale. "Evidemment que c'est déplorable et condamnable, a-t-elle ajouté, mais ceux qui subissent au quotidien les insultes et les contrôles au faciès, ce sont des gens de couleur dans les quartiers populaires".
Ces affirmations de l'eurodéputée LFI ont suscité l'incompréhension de plusieurs politiques, comme le député LREM François Jolivet et le secrétaire national du PS Sébastien Vincini.
Choqué des propos de @ManonAubryFr, députée européenne #LFI, sur @LCI. Si, traiter quelqu’un de « Macaroni » c’est raciste. Il n’existe pas de hiérarchisation dans le racisme. Tout est répugnant. Soutien à @FloPortelli.
— François Jolivet (@FJolivet36) November 27, 2020
.@ManonAubryFr ignorerais-tu l’histoire de l’immigration italienne qualifiée d’Invasion au début du siècle dernier ? Des lynchages au racisme quotidien « sale macaroni » ?
— Sébastien Vincini (@SebVincini) November 28, 2020
J’en ai mal au cœur.
L’ignorance et la hiérarchie des haines conduisent à la banalisation du mal. #macaroni
Un syndicat policier minoritaire a également réagi, tout comme le journaliste du Monde Abel Mestre.
Après vos propos racistes, allez-vous appliquer vos propres recommandations et démissionner de votre mandat d'élus ? Etre exemplaire va de pair avec la fonction de député, Non ? #ManonAubry #LFI #macaroni https://t.co/nJVSONypk0
— Syndicat La Police En Avant! (@syndicat_police) November 28, 2020
Le racisme anti-italien a en effet été documenté depuis bien longtemps. La tuerie d’aigues-mortes (1893, pls dizaines de morts), les articles de presse de l’époque sur les « odeurs ». Certes, c’était il y a longtemps. Certes, l’immigration italienne est « intégrée ». (1/2) https://t.co/qwXV8KFecM
— Abel Mestre (@AbelMestre) November 27, 2020
Dans la nuit, Manon Aubry est revenue sur ses propos en se disant "solidaire" de toutes les personnes traitées de "sale macaroni" et de "tous ceux qui sont aujourd'hui ciblés en raison de leur origine ou couleur de peau".
"Sale macaroni" est une insulte raciste dont sont victimes les immigrés italiens. Je suis solidaire de tous ceux qui l'ont subi ou le subiraient. Et de tous ceux qui sont aujourd'hui ciblés en raison de leur origine ou couleur de peau. Le racisme n'a pas sa place en République !
— Manon Aubry (@ManonAubryFr) November 28, 2020
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