Un comité de l'ONU s'inquiète de "l'ampleur" des discours racistes en France
Le Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale (Cerd) se dit "préoccupé", vendredi 2 décembre, par "la persistance et l'ampleur des discours à caractère raciste et discriminatoire [en France], notamment dans les médias et sur internet". Au terme de l'examen périodique de la politique de la France envers ses minorités, les 18 experts indépendants du Cerd ont émis une série d'observations et recommandations. Ils s'inquiètent du "discours politique raciste tenu par des responsables politiques", dont les noms ne sont pas cités, à l'égard de certaines minorités, en particulier les Roms, les gens du voyage, les personnes africaines ou d'ascendance africaine et les personnes d'origine arabe.
Le comité note "la détermination et la volonté politique du gouvernement français pour ce qui est de lutter contre le racisme et la discrimination raciale sous toutes leurs formes". Mais il demande aux autorités françaises "de redoubler d'efforts pour prévenir et combattre efficacement les discours de haine raciale", y compris par l'application effective de la législation, et de sanctionner toute manifestation de racisme et de haine raciale dans les espaces publics, notamment dans les médias et internet.
Les contrôles d'identité discriminatoires dénoncés
Les violences policières et le profilage racial alarment également ces experts. Le Cerd met en exergue "le recours fréquent aux contrôles d'identité, à des interpellations discriminatoires, ainsi qu'à l'application des amendes forfaitaires délictuelles imposées par la police ou les forces de l'ordre, ciblant de manière disproportionnée certaines minorités".
Il se dit préoccupé particulièrement par l'absence de contrôle judiciaire et de traçabilité de ce type de contrôles d'identité, "lesquels sont souvent accompagnés de propos et d'actes racistes et discriminatoires". Les experts demandent à la France d'inclure dans sa législation la définition et l'interdiction du profilage racial ou ethnique et de veiller à ce que soient mises à disposition des forces de l'ordre "des directives claires" sur le sujet.
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