Attaque à la mosquée de Bayonne : "On vit dans un contexte où il y a une certaine hystérie collective sur l'islam, la laïcité", estime Frédéric Potier
Le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT évoque des tendances pour l'année 2019 "plutôt à la hausse" et "assez homogène" dans les actes racistes, antisémites et homophobes.
La mosquée de Bayonne a été la cible de tirs de la part d'un octogénaire, rapidement interpellé. Deux personnes ont été blessées par balles grièvement. Emmanuel Macron a condamné "avec fermeté l'attaque odieuse" affirmant que "la République ne tolérera jamais la haine" et que "tout sera mis en oeuvre" pour protéger "nos compatriotes de confession musulmane". "On vit dans un contexte où il y a une certaine hystérie collective sur l'islam, la laïcité", a réagi mardi 29 octobre sur franceinfo Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT
franceinfo: Avez-vous été surpris par cette attaque ?
Frédéric Potier : J'ai été surpris parce que je connais bien cette région qui est faite de tolérance et de vivre ensemble. J'ai été particulièrement choqué d'apprendre cette attaque à la mosquée de Bayonne. On vit dans un contexte où il y a une certaine hystérie collective sur l'islam, la laïcité et je pense, hélas, que tous les discours de haine finissent toujours par être entendu. Là, on est sur le profil d'un auteur qui avait le rejet de l'autre et de la différence.
Où en est-on au niveau des actes anti-musulmans en France ?
Les chiffres du ministère de l'Intérieur (qui indiquent une baisse) sont fondés sur des plaintes et des signalements aux services de police et de gendarmerie, alors que certaines associations font simplement état de remontées de la part de bénévoles ou de leurs adhérents. Les faits relevés par le ministère de l'Intérieur sont des menaces, des agressions, des dégradations, donc on est sur du dur. Les tendances pour l'année 2019 sont plutôt à la hausse, elles se caractérisent par quelque chose d'assez homogène dans les actes racistes, antisémites et homophobes. On est plutôt sur une vague de haine, une montée en puissance, liée à la crispation identitaire et à l'extrémisme.
Est-ce que l'on sait combien de personnes pourraient correspondre au profil du tireur de Bayonne ?
Il y a une très grande vigilance des forces de police et de gendarmerie, hélas il y a parfois des personnes qui n'avaient pas présenté de risques et qui passent à l'acte. En Allemagne, quelqu'un s'en est pris à la synagogue de Halle et a tué deux personnes. Il faut faire preuve d'une extrême vigilance concernant tout type de profil et ce n'est pas simplement des personnes signalées qui peuvent passer à l'acte.
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