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Création d'un Conseil national des imams : "Ce n'est pas à des laïcs de désigner les imams”, réagit le recteur de la mosquée de Bordeaux

Tarek Oubrou a estimé sur franceinfo qu'il sera très difficile de "labelliser" les futurs imams, comme le prévoit la future instance du conseil national des imams. 

Article rédigé par franceinfo
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Tarek Oubrou en octobre 2019.  (JACQUES DEMARTHON / AFP)

"Comment ça se fait qu'on impose par le haut un Conseil national des imams ? Les imams sont majeurs et vaccinés, et sont capables de s'organiser d'eux-mêmes", a réagi Tarek Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux, jeudi 19 novembre sur franceinfo. Emmanuel Macron a reçu mercredi soir les dirigeants du Conseil français du culte musulman qui, à sa demande, ont présenté les grandes lignes d'un Conseil national des imams qui sera chargé de "labéliser" les imams en France, a indiqué l'Elysée.

"Ce sera très difficile sur le terrain de labéliser les imams. Les imams ne sont pas des produits hallal qu'il faudrait labéliser", a ajouté Tarek Oubrou. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) doit se limiter, selon Tarek Oubrou, "à la gestion administrative temporelle des cultes". "

Quant au ministère des cultes, il doit être réservé à des religieux. Ce n'est pas normal qu'on propose un Conseil national des imams en absence des imams. Il faut partir de la base.

Tarek Oubrou

à franceinfo

"Il faut initier une représentativité selon leur hiérarchisation, leur typologie, et d'accompagner cette représentativité des imams comme un Conseil indépendant du CFCM parce que ce sont les religieux qui doivent habiliter d'autres religieux, poursuit Tarek Oubrou. Ce n'est pas à des laïcs ou des présidents de fédérations de désigner les imams. Ça ne rime à rien", a-t-il insisté. 

Tarek Oubrou a jugé inutile une charte des principes républicains, "puisque les valeurs de la République s'imposent à tous les cultes sans distinction, à tous les citoyens. On n'a pas besoin d'affirmer ce qui est évident", s’est-il agacé. Le problème de la radicalisation "n'est pas dans la langue, ou dans le fait d’être étranger, c'est dans le corpus doctrinal sur lequel on va former les imams". 

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