À l’Assemblée nationale, c’est "tenue de ville" exigée
François de Rugy, le président de l’Assemblée nationale, a annoncé l’entrée en vigueur d’un code vestimentaire pour les députés. À présent, ils devront se présenter en tenue "neutre" et ne plus afficher de "signes religieux ostensibles".
À l’Assemblée nationale, finis les maillots de football, les bleus de travail, bible, et autres denrées alimentaires. Le bureau de l’Assemblée a adopté, le 24 janvier, une mesure encadrant le code vestimentaire des députés. Désormais, les élus seront soumis à une tenue "neutre" qui devra "s’apparenter à une tenue de ville". L’institution a modifié l’article 9 de l’instruction générale pour prévoir que, dans l'hémicycle, l’expression des positions politiques soit désormais "exclusivement orale". Autrement dit, "l’utilisation à l’appui d’un propos, de graphiques, de pancartes, de documents, d’objets ou instruments divers" sera interdite.
Cette décision répond ainsi aux actions récentes des députes de la France Insoumise. En juillet dernier, Jean-Luc Mélenchon avait apporté des boîtes de conserve et des paquets de pâtes dans l’hémicycle pour dénoncer la baisse de cinq euros des aides au logement.
Les signes religieux ostensibles ne seront plus autorisés
Autre volet de cette mesure, l’interdiction du port de signes religieux ostensibles. Les députés seront à présent tenus de laisser leurs kippas, voiles islamiques, croix ou encore leur bible. En 1998, lors du débat sur le Pacs à l’Assemblée nationale, la ministre Christine Boutin avait sorti sa bible de son sac pour montrer son opposition, déclarant ensuite : "C’est mon droit d’avoir une bible !" Un geste désormais interdit dans l’hémicycle.
À l’origine de l’évolution des textes régissant l’hémicycle, le président de l’institution François de Rugy. Cette décision fait particulièrement suite à une polémique survenue en décembre dernier. Le député de France Insoumise François Ruffin s’était présenté avec un maillot de football d’un club amateur pour dénoncer les montants astronomiques des transferts de joueurs. Geste pour lequel il a reçu une amende de 1378 euros. Toutefois, François de Rugy a précisé qu’il ne s’agit pas d’un ""dress code", parce que ça n’est pas une tenue codifiée et obligatoire".
Des réactions partagées
Quand aux réactions, elles sont divisées. Cette mesure a été décriée par certains députés communistes qui dénoncent "l'idée même d'une neutralité des élus" et une mesure "contraire à la liberté d'expression". Sur le port de signes religieux ostensibles, le député socialiste François Pupponi estime que "Dans une République laïque, nul ne peut être discriminé en fonction de son appartenance religieuse. C’est un bouleversement de la conception que nous avons de la laïcité depuis deux cents ans." Tandis que la députée France Insoumise Clémentine Autain a quant à elle approuvé cette décision.
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