Affaire Preynat : "Abusés", recueil de témoignage de victimes, ne sera pas publié
Deux victimes de Bernard Preynat s'opposent à la sortie de l'ouvrage. Ils assurent ne pas avoir donné leur accord pour la publication de leurs témoignages dans le livre.
L'éditeur du livre Abusés a annoncé son retrait de la vente après que deux victimes de Bernard Preynat se sont opposées à la publication de leurs témoignages dans ce recueil. L'ex-prêtre sera jugé mi-janvier à Lyon pour agressions sexuelles.
La sortie de l'ouvrage était initialement prévue le 10 janvier et les deux victimes de l'ancien prêtre avaient assigné en référé l'association La Parole Libérée et l'éditeur parisien du livre pour demander son interdiction. Les témoignages des deux requérants figuraient dans le recueil parmi ceux d'une quinzaine de victimes de Bernard Preynat, désignées seulement par leur prénom. Auparavant, tous ces écrits avaient été publiés, à leur demande, sur le site internet de La Parole Libérée, association créée fin 2015 quand l'affaire Preynat avait éclaté.
"Nous n'abandonnerons pas ce projet"
"Afin d'inviter chacun à revenir à plus de raison, d'apaisement et de bienveillance et afin de replacer l'intérêt supérieur des victimes de pédocriminalité au centre des débats et au-dessus des rivalités personnelles, nous avons pris la décision de retirer de la vente le livre Abusés", explique Luc Chatel, directeur de collections des éditions Temps Présent, dans un communiqué.
En avril dernier, la maison d'édition avait demandé à François Devaux, l'un des cofondateurs de la Parole Libérée, l'autorisation de publier ces témoignages dans un recueil. Ce dernier a accepté sans consulter les victimes, ce que les plaignants lui reprochaient. Ce livre "a été voulu par des victimes, pour des victimes", relève Luc Chatel. "Nous avons donc été stupéfaits d'apprendre, le 26 décembre (...) que deux des personnes dont les témoignages étaient reproduits dans ce recueil demandaient l'interdiction du livre", poursuit l'éditeur. Cependant, "par respect pour la promesse faite aux victimes qui en sont à l'origine, nous n'abandonnerons pas ce projet et nous demanderons à toutes les personnes qui le voudront bien de participer au projet d'un nouvel ouvrage", a-t-il précisé.
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