Procès Preynat : la justice rendra sa décision le 16 mars dans l'affaire de l'ancien prêtre poursuivi pour agressions sexuelles
Les avocats des parties civiles ont plaidé jeudi, après l'examen de la personnalité de l'ancien prêtre, jugé pour agressions sexuelles sur dix anciens scouts.
Ce qu'il faut savoir
La présidente du tribunal correctionnel de Lyon rendra sa décision le 16 mars, à 10h, a-t-elle indiqué vendredi 17 janvier. Plus tôt, la procureure a requis au moins huit ans de prison à l'encontre de Bernard Preynat, ancien prêtre poursuivi pour agressions sexuelles sur dix anciens scouts. L'ancien curé encourait dix ans de prison et 150 000 euros d'amende. Ce dossier "stupéfiant", "grave", "effrayant", "mérite une réponse pénale ferme qui ne peut s'arrêter au bénéfice de l'âge", a déclaré la magistrate Dominique Sauves, au dernier jour du procès du l'ex-curé de 74 ans.
Les plaidoiries des parties civiles jeudi après-midi. Nadia Debbache, la première à plaider pour les parties civiles, a raconté comment son client François Devaux avait hésité jusqu'au dernier moment à venir témoigner de ses souffrances. "Cette affaire met plus en évidence que d'autres les ravages d'une agression sexuelle", parce que ce sont aujourd'hui des adultes", a ajouté Jean Boudot pour Matthieu F. Emmanuelle Haziza a souhaité, pour son client Pierre-Emmanuel Germain-Thill, que le prévenu, âgé de bientôt 75 ans, soit condamné à une "peine lourde" .
Le tribunal s'est penché sur la personnalité double du prévenu. Chef scout charismatique en public, adulé de ses paroissiens, il se transformait en prédateur insatiable dans l'intimité d'une salle d'archives ou d'une tente. Le tribunal s'est penché sur la personnalité double du prévenu, dont les regrets exprimés à l'audience interrogent quant à leur sincérité. Selon les experts-psychiatres, l'ancien prêtre a sans doute progressé dans sa prise de conscience mais n'est pas guéri pour autant.
Preynat raconte les agressions qu'il dit avoir subies. A la reprise des débats jeudi matin, la présidente du tribunal a interrogé le prévenu sur ses confidences faites la veille à la barre. Bernard Preynat a raconté dans le détail avoir été agressé par un sacristain, un moniteur de colonie devenu prêtre puis un enseignant au séminaire. Des avocats de la partie civile se sont montrés sceptiques. "C'est exactement ce que je pensais, c'est pour ça que je ne voulais pas en parler, je pensais que ça ne serait pas bon, a répondu Bernard Preynat. Ce que je dis, c'est vrai, je n'ai rien inventé, après on n'est pas obligé de me croire."