Haute-Loire : un religieux interpellé et mis en examen pour viol sur mineur
Le frère Albert, âgé de 74 ans, a été mis en examen jeudi pour viol sur mineur. Les faits, révélés par "Cash Investigation", se seraient déroulés en Guinée Conakry entre 1992 et 2002 lorsqu'il était directeur d'une école et d'un club de football.
Un religieux de 74 ans, le frère Albert, a été interpellé à sa maison de retraite du Puy-en-Velay (Haute-Loire) et mis en examen jeudi 7 septembre pour viol sur mineur, rapporte France Bleu Pays d'Auvergne dimanche. Il a été placé sous contrôle judiciaire.
Les faits, révélés pour la première fois en mars dernier par l'émission "Cash Investigation" sur France 2, se seraient déroulés en Guinée Conakry entre 1992 et 2002. Pendant cette période, le frère Albert était directeur d'une école et d'un club de football. Il n'avait jusque-là pas été inquiété par la justice, qui avait ouvert une enquête préliminaire après la diffusion du reportage.
Le frère Albert avait été exfiltré de Guinée Conakry en 2002
Exfiltré de Guinée Conakry en 2002, quelques jours après que la police du pays a commencé à auditionner les victimes présumés du religieux, le frère Albert avait rejoint la communauté d'hommes d'Espaly-Saint-Marcel, près du Puy-en-Velay (Haute-Loire).
L'affaire a été mise en lumière par l'émission "Cash Investigation" diffusée en mars dernier, mais selon le diocèse, contacté par France Bleu, Mgr Luc Crépy, l’évêque du Puy, avait engagé des démarches auprès de la justice dès le mois de décembre 2016.
"Un frère ne devrait pas faire ça"
Interrogé en caméra caché par l'équipe de "Cash Investigation", le frère Albert n'avait pas nié les faits qui lui sont reprochés. "J'étais un peu comme un intouchable. je ne dis pas que je ne m'occupais plus des lois mais je me sentais invulnérable" avait-il notamment expliqué. Il avait avoué avoir été aidé par l'Église : "d'abord en venant ici. Une maison où n'y avait que des frères, des adultes. Je n'avais plus les mêmes activités. Je n'ai plus les mêmes tentations ou occasions".
En Guinée, les journalistes de "Cash Investigation" avaient pu rencontrer l'une des victimes présumées, un garçon abusé pendant 6 ans qui affirmait que le frère Albert avait "gâché" sa vie. "Je prie Dieu pour qu'il me pardonne de cette sale chose qui s'est passé entre nous. Un frère ne devrait pas faire ça", avait confié le jeune homme.
En Afrique, le frère Albert n'avait pas été inquiété non plus par la justice. Mais celà pourrait changer. Les enquêteurs français, eux, vont se rendre en Guinée pour recueillir les témoignages des victimes du frère Albert.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.