Pédophilie dans l'Eglise : un groupe de personnalités réclame la création d'une commission d'enquête parlementaire
Une telle commission pourrait exiger "la communication des archives diocésaines" et permettre d'informer la justice de "faits dont celle-ci n'aurait pas eu connaissance", imaginent les auteurs de cet appel.
Au-delà des procédures judiciaires, cette méthode serait selon eux la seule capable "de faire la lumière sur le passé pour éviter qu'il ne se reproduise". Un groupe de personnalités réunissant des religieux, d'ex-ministres, des avocats et des victimes lance un appel, samedi 29 septembre, pour une enquête parlementaire indépendante sur les abus sexuels dans l'Église en France, afin que le pays commence à rattraper son "retard" en la matière.
Une telle commission pourrait exiger "la communication des archives diocésaines" et permettre d'informer la justice de "faits dont celle-ci n'aurait pas eu connaissance", affirment les auteurs de cet appel, transmis à plusieurs médias et publié prochainement dans Témoignage chrétien. Cette demande intervient au moment où de vastes scandales de pédophilie viennent d'être révélés aux États-Unis ou en Allemagne.
Pour les auteurs de l'appel, le caractère contraignant d'une commission d'enquête parlementaire (obligation de répondre aux convocations, auditions sous serment, poursuites pénales possibles) donnera du poids à leur démarche. Leur pétition, consultable en ligne, doit être transmise à chacun des présidents de groupe à l'Assemblée et au Sénat.
L'archevêque de Paris favorable à cette démarche
Parmi les signataires figurent les avocats Jean-Pierre Mignard et William Bourdon, les fondateurs de l'association de victimes La parole libérée, François Devaux et Alexandre Dussot-Hezez ou l'ancienne ministre de la Santé, Roselyne Bachelot-Narquin.
L'ex-ministre de la Famille et actuelle sénatrice Laurence Rossignol, le député LREM Jacques Maire ou encore le père Vignon, qui a récemment lancé une pétition pour demander la démission du cardinal Barbarin, soutiennent cette démarche.
L'archevêque de Paris, Mgr Aupetit, n'y est pas hostile : "Pourquoi pas, bien sûr !", dit-il au Parisien de dimanche. "Si la situation montre qu'on a besoin d'une intervention extérieure à l'Église pour aller au bout des choses, je ne vois pas d'entorse à la laïcité", ajoute-t-il.
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