Professeur décapité : l'imam de la grande mosquée de Bordeaux dénonce un "acte inqualifiable perpétré au nom d'une religion qui n'a rien à voir avec"
Tareq Oubrou insiste : "Rien ne justifie de tuer un innocent pour ses convictions, d'autant plus qu'il représente l'école, l'enseignement. Il représente la République."
"Je suis abattu parce que c'est un acte inqualifiable qui est perpétré au nom d'une religion qui n'a rien à voir avec un acte ignoble", a réagi vendredi 16 octobre sur franceinfo Tareq Oubrou, l'imam de la grande mosquée de Bordeaux, après qu'un professeur a été décapité devant un collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). La religion musulmane "est en otage de ces comportements ignobles", a-t-il ajouté.
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"Quelles que soient la pensée, la croyance, même l'insulte, la caricature de l'autre, rien ne justifie le fait de tuer une âme. C'est un péché mortel, capital que de tuer une personne comme ça, d'égorger comme ça, sous prétexte qu'il a montré les caricatures du prophète", déplore Tareq Oubrou.
"C'est devenu insupportable"
Est-ce que "le prophète, lui, serait content de cet acte ?", s'interroge l'imam bordelais, "ça n'honore pas la religion ni Mahomet." Tareq Oubrou se dit "doublement affecté, en tant que citoyen, en tant que musulman. Il n'y a aucune guerre des civilisations. Il y a des actes qui n'incombent qu'aux hommes qui les ont perpétrés."
"Toucher la République, c'est toucher à la société, c'est toucher à la paix, c'est toucher à la religion en tant que telle, parce que la religion, de par son essence, est la transcendance et l'altérité", souligne Tareq Oubrou.
On est otage de ces comportements ignobles.
Tareq Oubrouà franceinfo
La communauté musulmane "est dans un mauvais état", estime l'imam. "Nous sommes très affectés parce que chaque jour qui passe sans incident nous louons Le Seigneur. C'est devenu insupportable. On est entre le marteau et l'enclume".
"J'ai fait des serments sur la liberté d'expression de caricaturer, de blasphémer", ajoute Tareq Oubrou. "Dieu a voulu que les gens soient libres de le connaître ou pas. C'est même un droit divin." L'imam explique qu'il fait "de la théologie préventive". "On fait notre travail, mais on ne peut pas courir derrière chacun, chaque fou, chaque taré. Je ne sais pas si cet homme est normalement constitué. ces gens-là, je ne pense pas qu'ils ont leur cœur, ont effleuré la spiritualité et l'amour de Dieu. C'est impossible".
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