Esther Benbassa "a perdu la tête" : Nathalie Loiseau "choquée" par les étoiles jaunes dans la manifestation contre l'islamophobie
Nathalie Loiseau, députée européenne LREM, présidente de la sous-commission Sécurité et Défense, était l'invitée de franceinfo le 11 novembre 2019.
"Ça me choque profondément", a réagi l'eurodéputée LREM Nathalie Loiseau sur franceinfo lundi 11 novembre, à la photo prise dimanche lors de la marche contre l'islamophobie, de manifestants et d'une petite fille, tous arborant une étoile jaune et un croissant de lune sur la poitrine, aux côtés d'Esther Benbassa, sénatrice EELV de Paris.
"Faire cette amalgame entre le sort des musulmans français aujourd'hui, qui sont victimes parfois de paroles, de préjugés et de comportements condamnables, et ce qu'il s'est passé dans la France de Vichy, sous l'influence du régime nazi contre les juifs, c'est scandaleux, explique Nathalie Loiseau. Et j'en veux à Mme Benbassa, qui n'est jamais en retard pour donner une leçon de morale à l'un ou à l'autre, de s'être prêtée à cette manigance."
C'est nier l'histoire, nier la souffrance.
Nathalie Loiseau, députée européenne LREMà franceinfo
"Est-ce qu'on est dans un État nazi aujourd'hui ?, interroge Nathalie Loiseau. Est-ce que la France d'aujourd'hui c'est le régime de Vichy ? Est-ce que des musulmans sont mis dans des cars et des bus pour être déportés ? Les mots ont un sens, les symboles ont un sens. Mme Benbassa a perdu la tête."
Alors, cette marche contre l'#islamophobie? Calme, bon enfant, chaleureuse. #Citoyenne, en un mot. pic.twitter.com/8vPEDlwqx8
— Esther Benbassa (@EstherBenbassa) November 10, 2019
Nathalie Loiseau n'est pourtant pas favorable à des sanctions. "Les sanctions, la division, la détestation : vous ne trouvez pas qu'il y en a assez aujourd'hui ? La manifestation de dimanche me laisse mitigée. Dans les 13 000 personnes qui sont descendues dans la rue, il y a beaucoup de gens sincères, des Français, musulmans de religion ou de culture, qui ont le sentiment, parfois justifié, d'être montrés du doigt pour ce qu'ils sont ou ce à quoi ils croient. Et ce sentiment je le respecte. Dans un pays comme le nôtre, il y a eu des dérives, des propos extrêmement malheureux à l'encontre de nos compatriotes musulmans".
"Je me méfie quand le voile devient un outil politique de communautarisme, de repli"
"Je trouve que c'est un recul et une régression pour les femmes partout dans le monde. Mais ça ne me regarde pas, ce que les femmes mettent sur leur tête, a précisé la députée européenne. Je dirais même ça ne m'intéresse pas. Je suis féministe, le libre arbitre, la liberté des femmes, c'est ça qui m'intéresse, c'est de savoir si une femme peut sortir dans la rue aujourd'hui dans certains quartiers sans être voilée, sans être harcelée."
Une femme voilée doit pouvoir mener sa vie comme elle le souhaite.
Nathalie Loiseau, députée européenne LREMà franceinfo
"Là où je me méfie c'est quand le voile devient un outil politique de communautarisme, de repli. Quand le voile, ou la chemise floue et le pantalon court des hommes, parce qu'on parle toujours du vestiaire féminin mais on sait bien qu'une forme de radicalité islamiste s'exprime aussi dans celui des hommes, quand cette radicalité s'exprime contre la capacité à vivre ensemble dans la société française, cela doit être combattu".
"Mais il y a eu des excès. Je me souviens de Mme Nadine Morano nous disant il y a quelques semaines qu'il fallait interdire le voile dans tout l'espace public. C'est de la folie furieuse, c'est un déni de liberté".
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