Expulsion de l’imam Hassan Iquioussen : qu’est-ce que le FPR, le fichier des personnes recherchées ?
Les policiers venus arrêter Hassan Iquioussen en vue de son expulsion ne l'ont pas trouvé à son domicile de Lourches (Nord). Il est donc désormais considéré en fuite. Un des motifs d'inscription au FPR, le fichier des personnes recherchées.
Le Conseil d'État a validé, mardi 30 août, l'expulsion d’Hassan Iquioussen, cet imam accusé par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, de tenir et propager "des propos antisémites et contraires à l’égalité entre les femmes et les hommes". Mais Hassan Iquioussen demeure pour l'heure introuvable et est désormais considéré en fuite, ce qui lui vaut une inscription au FPR, le fichier des personnes recherchées.
Plus de 640 000 fiches actives
Le fichier des personnes recherchées existe depuis près d’un demi-siècle. Il a été créé en 1969 pour faciliter le travail des forces de l’ordre et des douanes et est sous la responsabilité du ministère de l’Intérieur. Il s'agit désormais d'un fichier informatisé, alimenté par les organes judiciaires et administratifs, consulté par exemple par les forces de l’ordre lors des contrôles routiers, ou lors du passage d'une frontière, de la délivrance d'un titre d'identité, comme un passeport ou une carte d'identité. Sur chaque fiche figure les noms, prénoms, date de naissance, filiation, sexe et nationalité des personnes ainsi qu’une photo ou une description. Le motif de la recherche y est stipulé ainsi que la conduite à tenir pour les forces de l’ordre, de la simple surveillance à la coercition.
En 2019, il comportait plus de 580 000 noms et environ 642 000 fiches actives, selon la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés), une même personne pouvant faire l’objet de plusieurs fiches.
On y retrouve autant celui qui fraude les impôts que les évadés de prison
L’inscription au FPR est déclenchée ou par les autorités judiciaires (par exemple dans le cadre d'un mandat de recherche, d'une sortie du territoire ou une interdiction de stade), ou par l'administration (dans le cadre d'un fiché S, par exemple, ou d'un mineur fugueur ou d'une personne qui a tenté d’obtenir illégalement des papiers d’identité). Ou, enfin, par une enquête de police judiciaire (lorsqu'est découvert un cadavre, par exemple, ou dans le cadre d'une enquête diligentée après une disparition suspecte).
En tout, on compte 120 motifs de recherche, et dix huit grandes catégories l’une d’elle est devenue familière depuis la vague d’attaque terroriste, celle dite "S" pour "Sûreté de l’État". Et parmi les dix-sept autres : "E" (police générale des étrangers), "IT" (interdiction du territoire), "R" (opposition à résidence en France), "TE" (opposition à l'entrée en France), "AL" (aliénés), "M" (mineurs fugueurs), "V" (évadés), "S" (sûreté de l'État), "PJ" (recherches de police judiciaire), "T" (débiteurs envers le Trésor)... Sur chacune des fiches est fait mention de la "conduite à tenir", qui va du simple signalement à l'émetteur de la fiche à l'arrestation ou encore... à l'absence d'action. Ainsi, quelqu'un qui fait l'objet d'un signalement dans la catégorie S du fichier (un "fiché S"), ne sera pas forcément arrêté lors d'un contrôle routier.
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