Menaces à l'école : "Il faut à tout prix réaffirmer les choses" sur la laïcité, pointe le coauteur d'un rapport sur les agressions contre les enseignants
Les enseignants "sont régulièrement victimes de pressions, d'agressions parce que la laïcité est bousculée", a pointé jeudi 7 mars sur franceinfo le sénateur Les Républicains François-Noël Buffet, coauteur du rapport de la mission d’information sur les agressions contre les enseignants. Il fait 38 recommandations pour faire face aux menaces et agressions qui pèsent sur les enseignants et exhorte l'État à défendre davantage la laïcité à l'école. Il recommande notamment une meilleure formation des enseignants sur les questions de laïcité. "Il faut à tout prix harmoniser, réaffirmer les choses" sur la laïcité pour "qu'elle soit absolument respectée".
"La réalité, c'est que nous avons constaté que le 'pas de vagues' existait encore", a alerté le sénateur LR. "La situation est plus que préoccupante, les violences dont sont victimes les professeurs sont en augmentation", s'est-il alarmé. Lancée à la demande de la famille de Samuel Paty, la commission d'enquête s'attardait sur le signalement et le traitement des pressions, menaces et agressions dont les enseignants sont victimes. "Ils se censurent (…) ne présentent pas telle œuvre, ne discutent pas de tels sujets ou prennent beaucoup de précaution pour en parler, pour éviter ce type de contestation", a noté le sénateur. "On ne parle pas trop des problèmes que l'on a rencontrés pour ne pas affoler, pour ne pas mettre en cause éventuellement la responsabilité ou la notoriété de tel ou tel établissement", a-t-il expliqué.
Selon François-Noël Buffet, le constat le plus marquant est "l'isolement des professeurs". "La communauté éducative au sens large était partiellement informée ou n'avait pas connaissance de tout", a-t-il souligné. "Le monde de l'éducation a besoin de solidarité, de collectif pour pouvoir réagir", a plaidé le sénateur de droite. "Il y a maintenant des dispositifs d'écoute, ça avance, mais malgré tout, on a constaté quand même que pour certains professeurs, la peur au ventre était là."
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