Projet de loi contre le séparatisme : "La lutte contre l'islamisme n'est pas la stigmatisation des musulmans", selon Bernard Cazeneuve
L'ancien Premier ministre se prononce en faveur du texte, en regrettant certaines dispositions "clivantes".
Le projet de loi contre le séparatisme étudié par les députés encore aujourd'hui "contient des dispositions qui sont utiles et nécessaires", affirme l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve sur France Inter mardi 9 février. Il émet tout de même quelques réserves, notamment sur la méthode, et met en cause certaines dispositions "clivantes".
Alors que les députés ont approuvé lundi soir une série de mesures pour interdire les certificats de virginité et durcir la lutte contre la polygamie lors de l'examen du projet de loi contre le séparatisme, Bernard Cazeneuve se prononce en faveur de ce texte. Il met notamment en avant "la neutralité dans les structures qui sont délégataires du service public".
Une loi qui protège les musulmans
Bernard Cazeneuve se dit également en désaccord avec ceux qui estiment que le texte met en cause les musulmans. "Lorsque j'entends un certain nombre de responsables politiques dirent que lorsqu'on lutte contre l'islamisme on stigmatise les musulmans de France, non, on les protège. Lutter contre l'islamisme aujourd'hui, c'est protéger la République et dans la République protéger les musulmans qui ont une approche de leur religion respectueuse de la laïcité qui est une conception de leur religion apaisée", précise l’ancien Premier ministre.
Cependant, Bernard Cazeneuve estime que "la méthode sur ce texte n'est pas la bonne". Il ajoute : "Il y a dans ce texte beaucoup de dispositions qui relèvent du positionnement politique et parmi ces dispositions certaines ne sont pas utiles. Je regrette qu'elles soient de surcroît clivantes." Pour créer un concensus politique autour de ce texte, Bernard Cazeneuve propose la création d’un groupe parlementaire qui complètera la législation actuelle.
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