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Un festival libanais annule la venue du groupe Mashrou' Leila, accusé de porter atteinte aux valeurs chrétiennes

Le festival libanais Byblis s'est dit "contraint" d'annuler le concert du groupe engagé Mashrou' Leila. 

Article rédigé par franceinfo Culture
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Le public d'un concert de Mashrou' Leila au Caire en 2017. Certains ont brandi un drapeau LGBT, ce qui a donné lieu à une violente vague de répression policère contre la communauté homosexuelle, procédant à plusieurs agressions dans le pays. (BENNO SCHWINGHAMMER / DPA)

Alors que les appels contre le concert du groupe Mashrou' Leila se multipliaient pendant le mois de juillet, les organisateur du festival libanais Byblos ont été "contraints" d'annuler la venue du groupe prévue le 9 août, pour éviter les violences. Le groupe de rock alternatif pro-LGBT est au coeur d'une polémique, accusé de porter atteinte aux valeurs et aux symboles chrétiens.

"Eviter une effusion de sang et maintenir la sécurité"

Formé en 2008 par des étudiants de l'Université américaine de Beyrouth, le groupe emmené par un chanteur ouvertement gay, est connu pour ses textes engagés. Questions sociales et problématiques LGBT sont au coeur des morceaux de Mashrou'Leila. Un engagement qui leur vaut aujourd'hui cette annulation.

"Dans une démarche sans précédent et suite aux rebondissements successifs, le comité a été contraint d'annuler le concert de Mashrou' Leila prévu le vendredi 9 août 2019 pour éviter une effusion de sang et maintenir la sécurité et la stabilité", a annoncé la direction du Festival international de Byblos dans un communiqué. "Nous regrettons ce qui est arrivé et nous nous excusons auprès du public", ajoute le communiqué.

A l'origine de la controverse: un article partagé sur Facebook par le leader du groupe, Hamed Sinno, illustré par un photo-montage où le visage de la Vierge Marie a été remplacé par celui de la star américaine Madonna. Autre point sensible, deux chansons, "Idols" et "Djin", qui portent atteinte, selon des membres du clergé catholique maronite, aux "valeurs religieuses et humaines". L'annonce de l'annulation du concert intervient au lendemain d'un nouvel appel lancé par le centre catholique d'information, une institution religieuse qui collabore avec les autorités en matière de censure artistique et culturelle.

Insultes et incitations au meurtre

La polémique a atteint son paroxysme ces derniers jours, sur fond d'insultes et de critiques virulentes à l'égard du groupe, voire d'incitation à peine voilée au meurtre. Le groupe, qui détonne dans le paysage arabe, a déjà vu ses concerts annulés dans d'autres pays de la région. En 2016 et 2017, en Jordanie, des protestations de parlementaires conservateurs avaient eu le dessus..

Autre mauvais souvenir, celui d'un concert du groupe en Egypte en 2017 durant lequel des spectateurs avaient brandi le drapeau arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT. Les autorités avaient alors lancé une vague de répression contre la communauté homosexuelle, procédant à plusieurs arrestations.

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