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Reportage "Trisomique ou pas, le plaisir d'être sur scène" : un concours d'éloquence à Paris pour combattre les préjugés

La finale de ce grand concours, qui réunit des candidats autistes, trisomiques ou bègues, a lieu sur la scène du Grand Rex ce mardi 20 juin à Paris. franceinfo était au cœur des répétitions.
Article rédigé par franceinfo, Agathe Mahuet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Jeanne (à gauche) répète son texte sur l'estrade d'un amphithéâtre de l'université Paris Dauphine avant le concours d'éloquence ce mardi 20 juin au Grand Rex. (AGATHE MAHUET / FRANCEINFO)

Jeanne, trisomique, est ravie de participer au concours d'éloquence qui a lieu mardi 20 juin à Paris sur la scène du Grand Rex. Quitte à tout faire différemment, la jeune femme de 25 ans a choisi une intro rap et beatbox pour son discours sur le thème de la routine. "C'est complètement génial. Je me suis dit 'pourquoi pas moi ?' Trisomique ou pas, je suis contente d'être là", s'enthousiasme-t-elle.

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En attendant de monter sur la grande scène du Grand Rex, les répétitions ont lieu sur l'estrade d'un amphithéâtre de l'université Paris Dauphine (XVIe). "Le plaisir d'être sur scène et surtout de parler devant un public. J'adore parler, depuis toujours", sourit Jeanne.

Accepter sa différence

Celui qui a créé ces ateliers il y a quatre ans est Mounah Bizri, lui-même bègue. "Un bégaiement qui il y a dix ans m'empêchait de dire deux mots à la suite. Et en première année d'école de commerce, j'ai participé à un concours d'éloquence. J'étais terrifié, mais ça m'a permis de montrer que j'en étais capable", se rappelle-t-il.

"On travaille sur l'acceptation de sa différence et on voit que ça a un impact sur le long terme sur la santé mentale et l'insertion professionnelle."

Mounah Bizri, organisateur d'ateliers d'éloquence

à franceinfo

Ce sont de vrais défis pour ceux qui ont souvent souffert lorsqu'ils étaient petits de leur différence, comme Ulrich.A l'école, on m'appelait le serpent parce que je bégaie beaucoup sur le si, ça a tendance à faire ssssssss. Je peux en rire maintenant, mais c'était très dur.... Ça forge une personnalité ".  

Ulrich est bègue. Il répète avec l'aide de sa coach avant le concours d'éloquence ce mardi 20 juin au Grand Rex à Paris. (AGATHE MAHUET / FRANCEINFO)

"Dans mon travail, j'informe toujours mes interlocuteurs que je suis une personne qui bégaie sans m'excuser ni rien. La personne est patiente et les échanges se passent à merveille", poursuit Ulrich. Et preuve de la confiance donnée et les talents ainsi révélés : Jeanne vient d'être embauchée dans une radio privée, quand Maxence, lui, qui est autiste, s'apprête à entrer dans une école de théâtre.

"Trisomique ou pas, le plaisir d'être sur scène" : un concours d'éloquence au Grand Rex à Paris pour combattre les préjugés - Reportage d'Agathe Mahuet

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