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Retraites: les manifestations se radicalisent

Manifestations, rassemblements, blocages de lycées. Les lycéens ont multiplié les actions aujourd'hui. Résultat, des milliers de jeunes dans les rues et des dérapages en marge des manifestations: voitures incendiées, jets de pierres sur les forces de l'ordre et dégradations.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Radio France ©/Reuters Stéphane Mahe)

ACTUALISE A 18h30 (appel à la manifestation de la Fidl) :

De toutes les journées de protestation contre la réforme des retraites, c'est celle qui aura enregistré le plus d'incidents. Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Val d'Oise... Depuis ce matin, la liste ne cesse de s'allonger.

Des affrontements entre jeunes et policiers ont été constatés devant les lycées Paul-Eluard à Saint Denis et Jean Jaurès à Montreuil. Devant ce dernier, un lycéen de 16 ans a été légèrement blessé au visage par un tir de flash-ball. Un tir en réponse aux jets de projectiles et pierres des lycéens envers les forces de l'ordre.

Parmi les manifestants, il y avait des enseignants du lycée. Ecoutez le témoignage de Damien Broussard.

Plusieurs jeunes ont été interpellés

D'autres villes de France ont vu des incidents éclater. C'est le cas de Nîmes, dans le Gard, où des voitures ont été brulées et cinq policiers caillassés et blessés. Les incidents ont eu lieu près du lycée Dhuoda. Ces faits sont l'œuvre de"groupes venus de l'extérieur" , après les échauffourées avec les forces de l'ordre, affirme le proviseur de l'établissement, Gérard Bouilhol.
A Lyon, une vingtaine de lycéens ont été interpellés pour des dégradations sur des abribus et des véhicules, commises en marge des manifestations. Même scénario à Lens, où une dizaine de personnes a été arrêtée. A Quimper, des incidents ont aussi éclatés lors d'une manifestation.

Un syndicat de police, Alliance, dénonce "un déferlement de violences." Il réclame "des moyens de défense". " Les policiers engagés sur des maintiens de l'odre, souvent en nombre restreint, doivent être équipés impérativement."

Les élus et politiques ont eux aussi réagit. Dominique Voynet, la maire de Montreuil, condamne "les violences policières contre les lycéens." Tout comme, Olivier Besançenot, du Nouveau Parti Anticapitaliste(NPA), qui dénonce la "brutalité" des forces de l'ordre et appelle à "un nouveau mai 68". Selon le NPA, "le gouvernement a peur de la mobilisation de la jeunesse".
_ Ce matin, Luc Chatel, le ministre de l'Education, en appellait "à la responsabilité de chacun". Le message n'a visiblement pas été entendu.

Des actions ont aussi eu lieu dans certains établissements, allant jusqu'au blocage. Mais ce soir, les étudiants de l'université Rennes 2 ont décidé de lever le blocage en AG. Il avait été voté la veille.

Dans la rue, la mobilisation va continuer. Le syndicat lycéen Fidl appelle à manifester demain devant l'Hôtel Matignon, avec comme mot d'ordre “Ni bambins, ni pantins”.

Najet Benrabaa

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