Affaire Leonarda : l'avocate des Dibrani porte plainte après avoir reçu 33 lettres de menaces
Des courriers à caractère "raciste" lui ont été adressés, depuis qu'elle a déposé un recours sollicitant l'obtention d'un titre de séjour pour le père et la mère de la collégienne expulsée au Kosovo.
L'avocate de la famille de Leonarda Dibrani a déposé plainte, lundi 18 novembre à Besançon (Doubs), après avoir reçu 33 lettres identiques la menaçant de représailles si elle n'abandonnait pas ce dossier. "C'est manifestement la même personne qui a envoyé 33 lettres de menace, qui sont toutes les mêmes et précisent à Brigitte Bertin que si elle continue à défendre la famille de Leonarda, elle s'expose, avec sa famille, à de graves ennuis", a indiqué son avocat, Randall Schwerdorffer, soulignant la "connotation clairement raciste" des courriers.
Brigitte Bertin, une avocate spécialiste du droit des étrangers, a déposé le 28 octobre un recours sollicitant l'obtention d'un titre de séjour pour le père et la mère de la collégienne rom, et l'annulation de leur obligation de quitter le territoire français. La famille Dibrani est actuellement au Kosovo, pays d'origine du père de famille.
"L'expéditeur est potentiellement dangereux"
Me Schwerdoffer espère que les investigations techniques permettront de retrouver les empreintes et l'ADN de l'expéditeur, qui "encourt une peine de l'ordre de trois ans d'emprisonnement". "Pour moi, l'expéditeur est potentiellement dangereux parce que le phénomène de rumination et le phénomène de fixation peuvent engendrer un passage à l'acte", craint l'avocat pénaliste.
Depuis le dépôt du recours de la famille de Leonarda, qui sera examiné le 7 janvier prochain par le tribunal administratif de Besançon, Me Bertin a reçu de nombreuses e-mails, courriers et coups de téléphone de désapprobation. L'avocate n'avait pas donné suite, car jusqu'à ces 33 courriers identiques, "il s'agissait de critiques". "Mais les courriers que j'ai reçus la semaine dernière contiennent des menaces caractérisées qui nécessitent une réponse juridique."
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