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Témoignages "On est très vertueux et on n'a pas su le dire" : au Salon de l'agriculture, les éleveurs veulent mettre en avant leurs efforts face aux enjeux climatiques

Régulièrement accusée d'être en partie responsable des émissions de gaz à effet de serre, la filière viande met l'accent au Salon de l'Agriculture sur les efforts de la filière pour répondre aux enjeux climatiques.
Article rédigé par franceinfo - Louise Buyens
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Au Salon international de l'agricultre, le 28 février 2023. (FRED HASLIN / MAXPPP)

Affiches colorées, recettes de cuisine en direct et ce slogan qui revient en boucle : "Aimez la viande, mangez-en mieux." Au Salon de l'agriculture, l'interprofession bétail et viande, l'Interbev, communique sur son engagement pour répondre aux enjeux climatiques.

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Emmanuel Bernard est éleveur de bovins dans la Nièvre. Il y a trois ans, il s'est lancé dans le CAP2ER, un outil de diagnostic environnemental sur son exploitation. "Le principe était de faire un état des lieux des performances de mon troupeau, indique l'éleveur. Tout ce qui était empreinte autour de l'utilisation des énergies fossiles, c'est-à-dire le gasoil, et après tout ce qui était engrais... Ensuite, de voir comment on utilisait la surface pour nourrir les animaux." Résultat, il était à 14 kg de carbone par kilogramme de viande produit. 

Une empreinte carbone que l'agriculteur a réduit de 15%, tout en étant plus productif en faisant quelques ajustements : "Par exemple, j'ai essayé d'obtenir des veaux avec des animaux un peu plus jeunes. J'ai changé mon assolement, c'est-à-dire toutes les cultures que je faisais. J'ai essayé de produire plus de cultures qui poussent l'hiver, parce qu'on voit bien qu'avec les gros coups de chaud, c'est très compliqué d'avoir de la végétation, l'été."

Diagnostics tous les cinq ans

Cela lui a coûté 200 euros par an. Une somme modique pour répondre aux attaques faites à la profession. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui a poussé Patrick Soury, éleveur ovin et bovin en Charente, à se lancer dans le diagnostic environnemental de sa ferme. "Les producteurs ont besoin de reprendre la parole, avance l'éleveur. On est très vertueux et on n'a pas su le dire. Donc, ça va me permettre également d'avoir un message auprès des citoyens, autour de moi, sur le réel impact positif de l'élevage sur l'environnement, sur la préservation de l'eau, sur la préservation des paysages", assure-t-il, ainsi que sur le maintien de la biodiversité, grâce aux prairies et bocages sur les exploitations qui captent du carbone.

Une fois le programme de trois ans terminé, Patrick Soury, comme tous les autres éleveurs qui s'engagent dans le processus, referont des diagnostics tous les cinq ans avec de nouveaux objectifs à atteindre.

Au Salon de l'agriculture, les éleveurs veulent mettre en avant leurs efforts climatiques - Louise Buyens

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