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Seconde Guerre mondiale : une exposition révèle que Coco Chanel aurait participé à la Résistance

Selon des documents dévoilés à Londres, la créatrice de mode est présentée comme "agent occasionnel à la Résistance", contrebalançant son passé collaborationniste avec l'Allemagne nazie.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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La couturière Coco Chanel dans les années 30 (ANDRÈ KERTÈSZ / RMN-GP / AGENCE PHOTO DE LA RMN-GP)

On connaissait le passé collaborationniste avec l'Allemagne nazie de Coco Chanel pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais un musée londonien affirme qu’elle a aussi été "un agent occasionnel" de la Résistance. Une exposition consacrée à la créatrice, qui ouvre ses portes le 16 septembre au Victoria and Albert museum de Londres, produit deux documents qui tendent à prouver son implication dans un réseau hostile à Hitler. 

>> Désintox. Non, les boutiques Chanel n'ont pas été recouvertes d’autocollants détournant le logo de la marque avec la tête d'Hitler.

"Mademoiselle Chanel, dite "Coco", résidente au 31 rue Cambon" : cette ligne apparaît dans une liste datée du 20 mars 1948 sur l'"état nominatif des agents occasionnels du réseau ERIC". Il s’agit d’une branche de la Résistance, dirigée par René Simonin, et qui avait des liens avec les services secrets britanniques. "Si les dossiers d'archives ne détaillent pas les actions menées par Chanel pour le réseau, ils confirment sa participation du 1er janvier 1943 au 17 avril 1944", indiquent des panneaux dans l'exposition. "A cette date, les soldats allemands arrêtent Simonin lors d'une rafle de résistants à Poligny, dans l'Est de la France, et le réseau ERIC cesse de fonctionner". L’autre document date de 1957, une "attestation d’appartenance aux Forces Françaises Combattantes", son nom y figure également, comme participant "à la Résistance comme agent occasionnel".  

Nom de code "Westminster"

D’autres pièces attestent, elles, de sa collaboration avec l’Allemagne, comme les interrogatoires de trois anciens responsables nazis, une fois vaincus. Ils la désignent tous comme une "source fiable". Le musée explique qu'en juillet 1941, "les autorités nazies enregistrent Gabrielle Chanel comme source, bien qu'il ne soit pas certain qu'elle en soit consciente". Son nom de code était alors "Westminster", son numéro F7124.  

Dans cette collection intitulée "Gabrielle Chanel. Fashion manifesto", on trouve ses créations de mode, mais aussi des objets beaucoup plus personnels, jusqu’à un portrait d’elle peint par Winston Churchill lui-même. "Nous ne pouvions pas faire une exposition sur Chanel sans aborder son bilan en temps de guerre", précise la commissaire, qui ajoute : "Elle était toujours à la recherche d’opportunités pour avancer dans la vie".

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Gabrielle Chanel vivait à l'hôtel Ritz, à Paris, en partie réquisitionné par le régime nazi pour abriter la Luftwaffe et son chef, le maréchal Göring. Elle a eu une relation avec un attaché d'ambassade allemand, Hans Günther von Dincklage, qui était sans doute un espion. À la Libération, Gabrielle Chanel a été arrêtée puis relâchée quelques heures plus tard.

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