"Je touche du bois parce que j'ai jamais eu de problèmes"... Quand les conducteurs de trottinettes électriques jouent avec le feu en roulant sans assurance

Ce sont les mauvais élèves de la route : ces conducteurs qui roulent sans assurance. 7 700 victimes d’accident les impliquant ont dû être indemnisées l’an passé d'après le baromètre annuel du Fonds de garantie des victimes que franceinfo dévoile en cette veille de gros week-end de chassé-croisé. Si le nombre global de ces victimes recule de 10%, celui des tués augmente légèrement (+ 2%).

Le Fonds relève aussi une forte augmentation de l’implication des trottinettes électriques dans ces accidents causés par des non-assurés. Si elles sont bel et bien soumises à une assurance obligatoire, cela ne va pas toujours de soi pour leurs propriétaires.

 
André fait partie de ces pilotes de trottinette électrique : il en possède une depuis trois ans. Sa trottinette est débridée, ce qui illégal. Impossible donc, de s'assurer. En cas d'accident, cela pourrait coûter très cher. "On fait très attention, on se protège. J'ai quand même les gros gants de moto, le casque de moto. Je touche du bois parce que j'ai jamais eu de problèmes, les problèmes c'est surtout en vélo", se justifie-t-il, manière de relativiser.

Camara, lui, a une trottinette depuis deux ans. Sur les conseils de son vendeur, il est assuré depuis le premier jour. "Une assurance qui ne coûte pas trop cher, qui assure la trottinette, et aussi les accidents qu'on peut avoir avec la trottinette. Ca me coûte sept euros et quelques centimes tous les mois", témoigne Camara.

Une assurance à moins de dix euros par mois

Un peu plus de sept euros, contre une cinquantaine par mois pour une automobile. Pourtant, comme le souligne Julien Rencki, directeur général du Fonds de garantie des victimes, les conducteurs de trottinettes électriques non assurés sont de plus en plus nombreux. Cela représente 7% des véhicules impliqués, soit autant que les deux-roues.

"Ces conducteurs méconnaissent le fait que même en ne roulant pas très vite, on peut assez vite renverser une personne, un enfant, une personne âgée en causant des dommages extrêmement graves."

Julien Rencki, directeur général du Fonds de garantie des victimes

à franceinfo

Et en cas d'accident avec un défaut d'assurance, les dommages et intérêts à verser aux victimes peuvent aller jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros. Parfois des millions.