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Manifestation nationale contre les 80 km/h : "C'est la première d'une longue série et d'un long combat", prévient l'association 40 millions d'automobilistes

Une journée nationale d'opposition à la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires est organisée samedi. Pierre Chasseray, président de l'association 40 millions d'automobilistes, estime qu'il "n'y a rien à gagner avec cette mesure".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Installation d'un panneau de limitation de vitesse à 80 km/h  (PASCAL PAVANI / AFP)

À la veille de l'entrée en vigueur de la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, dimanche 1er juillet, les opposants à la réforme manifestent partout en France samedi. C'est notamment le cas à Paris, avec un cortège de voitures qui partira du château de Vincennes à 14h, en direction de la tour Eiffel. Cette limitation de vitesse, "personne n'en veut en France", assure Pierre Chasseray, le délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes, samedi sur franceinfo. Il brandit la menace d'une longue contestation face à la réforme.

franceinfo : La mobilisation de samedi marque-t-elle le début d'une longue lutte ?

Pierre Chasseray : Oui. Pour beaucoup, c'est un baroud d'honneur, mais pas du tout, ce n'est pas ça. C'est la première manifestation d'une longue série et d'un long combat qui va débuter. Ces 80 km/h, personne n'en veut en France. Je n'ai toujours pas trouvé quelqu'un qui veut en parler de manière positive. On a d'un côté Edouard Philippe et de l'autre côté le reste de la France. Comment peut-on, dans un pays qui est une démocratie, imposer avec une telle force et un tel dédain de la population une mesure de 80 km/h qui est aussi contestée ? J'ai du mal à comprendre.

Comment allez-vous surfer sur la vague de mécontentement contre cette mesure ?

Premier point : la mobilisation. L'association 40 millions d'automobilistes appelle tous les automobilistes à venir nous rejoindre à Paris. Le deuxième point : un comité de suivi, d'évaluation du 80 km/h que l'on a mis en place et dont on rendra la liste des participants publique à partir de septembre. Tout le monde est dedans, que ce soit les associations de motos, de vélos, d'automobilistes, ou alors en allant plus loin les anciens pilotes automobiles et même des associations de victimes de la route. Tout le monde fait partie de ce comité, ce qui nous permettra d'avoir une vraie visibilité sur les chiffres. On pourra vérifier les chiffres et regarder véritablement ce que donne ce 80 sur la route.

Si les automobilistes ont cinq minutes de trajet en plus, est-ce vraiment un problème ?

Vu comme ça, ce n'est pas la mer à boire. Sauf que cinq minutes par jour, aller-retour, ça fait dix minutes, et que ça c'est du temps social en moins. Lorsque vous multipliez 10 minutes par le nombre de jours de travail, vous avez du temps de vie en moins. Si on va un petit peu plus loin, ce n'est pas tant ce temps qui est gênant, c'est surtout qu'on demande à certains automobilistes de respecter à certains endroits, sur certaines grandes lignes droites, une limitation de vitesse qui n'a aucun sens en terme de réalité routière.

Si ce n'est pas tant le temps de trajet qui est gênant, que craignez-vous des conséquences de cette mesure ?

Le problème, c'est qu'on va aller flasher objectivement des automobilistes, des motards, des usagers de la route qui ne sont pas dangereux. C'est évident qu'il y a certainement des petites routes de campagne qui ne sont même pas assez larges pour qu'on se croise à deux véhicules, et qu'on aurait pu passer même à 70 km/h sans que ça pose de problème à qui que ce soit en France. Mais passer tout à 80 km/h de manière unilatérale en mettant dans le même panier une route où on ne peut pas se croiser à deux et une grande ligne droite sur laquelle il n'y a absolument aucun danger, j'ai du mal à comprendre.

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