: Vidéo 80 km/h : malgré une baisse des accidents, certains départements veulent augmenter la vitesse
Depuis un an et demi, c’est la foire d’empoigne entre les partisans du 90 et du 80 km/h. Qui a raison? L’Oeil du 20h a regardé les chiffres des accidents de la route qui viennent d’être publiés. Pas sûr qu’ils permettent d’apaiser le débat.
C’est une énorme base de données qui vient d’être mise en ligne par le ministère de l’Intérieur. Elle recence les 57 783 accidents de la route en 2018.
Pour essayer d’estimer l’impact des 80 km/h, instaurés au 1er juillet 2018, nous avons sélectionné ceux qui ont eu lieu hors agglomération, sur des routes bidirectionnelles, départementales et nationales. En clair les voies concernées par le passage à 80km/h. On y dénombre 5 654 accidents entre juillet et décembre 2018. Comparé aux mêmes périodes les années précédentes, c’est une forte baisse.
Une diminution particulièrement notable dans 34 départements : sur leurs routes, le deuxième semestre 2018 une année moins accidentée que la moyenne des cinq années précédentes. Pourtant, parmi eux, dix souhaitent revenir à 90 km/h sur certains tronçons.
C’est notamment le cas de l’Aube, du Bas-Rhin, Loir-et-cher… mais aussi de la Corrèze. Sur ses routes, il y a eu 16,7 % d’accidents en moins par rapport aux années précédentes. Moins d’accidents, mais plus graves sur l’année entière, selon le Conseil départemental, qui a voté en juillet dernier le retour à 90 km/h.
Une décision politique que son président assume, en relativisant le role de la vitesse. "Les accidents de la route liés à la vitesse réellement en Corrèze c’est 18%. Il y aussi toutes les autres causes. Nous prenons toutes nos responsabilités. On continuera à rouler à 90, on fera de la sécurité routiere notre priorité. Nous investissons sur les routes quatre fois plus que ce qu’investit l’Etat sur ses routes nationales. Donc on n’a pas de leçons à recevoir de l’Etat.”
Une décision prématurée et risquée selon Claude Got, spécialiste des accidents de la route. "Ils n’ont pas d’arguments pour dire que ça ne va pas réaugmenter la mortalité, parce que dire ça c’est s’opposer à la totalité des connaissances mondiales des accidentologistes.”
Mais en Corrèze et ailleurs, le retour à 90km/h sur certaines voies ne sera possible qu’après le vote de la loi moblité par l’Assemblée Nationale.Encore quelques débats accidentés en perspective.
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