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Vidéo Sécurité routière : comment aller vers une mobilité sereine ? Les réponses du pilote de rallye Bernard Darniche

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Avenue de l'Europe. Sécurité routière : "Il faut sortir le politique du système", estime le pilote de rallye Bernard Darniche
Avenue de l'Europe. Sécurité routière : comment aller vers une mobilité sereine ? Les réponses du pilote de rallye Bernard Darniche Avenue de l'Europe. Sécurité routière : "Il faut sortir le politique du système", estime le pilote de rallye Bernard Darniche (Avenue de l'Europe/France 3)
Article rédigé par France 3
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Le pilote de rallye français qui a le plus le titres au monde milite pour une "mobilité sereine et durable". Bernard Darniche était l'invité de Véronique Auger pour répondre à cette question que pose le magazine "Avenue de l'Europe" de mai 2018 : comment faire baisser le nombre de morts sur les routes ? 

Le pilote de rallye français qui a le plus le titres au monde milite pour une "mobilité sereine et durable". Bernard Darniche était l'invité de Véronique Auger pour répondre à cette question que pose le magazine "Avenue de l'Europe" de mai 2018 : comment faire baisser le nombre de morts sur les routes ? 

Limitation à 80 km/h, formation au permis... 

Pour ce passionné de vitesse, la limitation à 80 km/h sur les départementales (qui entre en vigueur au 1er juillet) n'est pas la solution. Il faut plutôt "agir sur les infrastructures pour éviter les chocs frontaux"... comme le font les Suédois. Un modèle suédois à suivre aussi en ce qui concerne l'apprentissage de la conduite – en neuf heures (voir le reportage d"Avenue de l'Europe"). Pour Bernard Darniche, il serait temps que les écoles de conduite françaises "se tournent vers la modernité", en proposant par exemple des formations sur simulateur de dernière génération.

Une emprise de l'Etat trop forte ?

Quel rapport de force entre les lobbies pro-automobiles et le gouvernement ? "Les pays où ça se passe bien sont ceux où l'emprise politique est la moins forte [par rapport à] la place donnée à la société civile et aux ingénieurs. En Allemagne, ce sont des ingénieurs, et l'Adac [la puissante Fédération automobile allemande], qui définissent les grandes visions stratégiques de sécurité routière. Au Japon, c'est de même nature. (...) Et ça se passe très bien. Les chiffres sont là : en Allemagne, 20 millions d'habitants de plus qu'en France, mais de 400 à 500 morts de moins – avec des limitations de vitesse qui n'ont rien à voir, mais une responsabilisation individuelle et, surtout, des règles et des lois que tout le monde comprend." 

Pédagogie et sécurité active

Face à des impératifs techniques, "il faut que le politique passe un peu la main", estime Bernard Darniche. Ce ne sont pas, selon lui, des décisions politiques qui font baisser la mortalité sur les routes, mais des avancées concrètes : la construction de voitures sûres, les progrès de la médecine d'urgence, et l'évolution des infrastructures vers plus d'autoroutes (idéalement, dans une version "2+1" à la suédoise).

Comment passer de la culture française de la sanction (les zones de radars multipliées par quatre) à une approche pédagogique à la suédoise ? Face à une "stratégie autophobe de la France", l'invité défend à la fois "un regard positif sur l'automobile" et la nécessité d'envisager la mobilité d'une façon globale. Avec, pourquoi pas, une agence dédiée, créée sur le modèle de l'Adac allemande.  

Une interview diffusée dans "Avenue de l'Europe" le 6 juin 2018.

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