Mortalité sur la route : "On peut saluer ces chiffres mais pas s'en féliciter", explique Anne Lavaud de la Prévention Routière
Selon la déléguée générale de l'association Prévention Routière, la France s'est fixée pour objectif de réduire de moitié le nombre de tués sur les routes. Or, "même si on inclut cette année 2020 atypique, on est à -36% de tués sur les routes, donc on n'y est pas".
"On peut saluer ces chiffres mais pas s'en féliciter ou s'en satisfaire", explique sur franceinfo Anne Lavaud, déléguée générale de l'association Prévention Routière. La Sécurité routière a publié jeudi 30 septembre son rapport sur le nombre d'accident ainsi que le nombre de morts sur les routes de France. Entre 2010 et 2019, le nombre d'accidents de la route a baissé de 16,8% en France métropolitaine et la mortalité de 18,7%, passant de 3.992 morts en 2010 à 3.244 en 2019.
franceinfo : C'est essentiel de mesurer l'impact de cet effort sur le long terme, sur 10 ans ?
Anne Lavaud : Sur le long terme, on peut saluer ces chiffres mais pas s'en féliciter ou s'en satisfaire. Car il y a quelques années, l'Europe s'était engagée à une diminution de 50% de tués sur les routes, avec comme l'objectif en France de 2000 tués en 2020. Vous voyez bien qu'on est loin du compte. Et même si on inclut cette année 2020 atypique, on est à -36% de tués sur les routes, donc on n'y est pas.
Ça veut dire qu'il faut faire quoi en plus ?
Il faut analyser les raisons pour lesquelles on n'y est pas. Parce qu'il y a des changements dans les modalités de déplacements. On note une augmentation de la mortalité des cyclistes, des usagers des trottinettes électriques, et ça c'est lié à la hausse du nombre d'usagers. Heureusement, on note une baisse la mortalité chez jeunes mais une augmentation chez les seniors, lié au vieillissement de la population. Ça veut dire que nos politiques de prévention du risque routier doivent être adaptées à ces évolutions. Une association comme la nôtre doit faire davantage d'action chez les seniors et continuer auprès des jeunes.
Quels sont les prochains objectifs ?
On s'est engagé déjà sur un nouvel objectif pour 2030 en Europe, pour une diminution par deux du nombre de tués mais aussi de blessés. Il faut donc utiliser toutes les normes techniques, que ce soit pour les infrastructures ou pour les véhicules, de manière à réduire les chocs et à réduire la gravité des impacts.
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