SNCF : les cheminots veulent "faire pression" sur les députés
"Il faut savoir arrêter une grève ", disait l'ancien patron du Parti communiste Maurice Thorez. Mais il ajoutait aussitôt : "une fois que les revendications sont satisfaites ". Chose que ne considèrent pas les cheminots de la CGT et de Sud-Rail qui ont reconduit une nouvelle fois, pour ce mercredi, le conflit lancé le 10 juin. La direction de la SNCF a beau assurer que le trafic est en amélioration sensible par rapport aux jours précédents, de nombreux usagers devraient vivre encore une journée de fatigue dans les transports en commun. Les grévistes, de leur côté se préparent à voir leurs salaires fondre sensiblement. Ils ont en effet peu d'espoir de voir la direction de l'entreprise accepter de "lisser" les retenues salariales pour grève sur plusieurs mois.
Manif près de l'Assemblée
L'objectif des cheminots grévistes ce mercredi sera encore l'Assemblée nationale. Le gouvernement a présenté le texte de la réforme ferroviaire hier aux députés, refusant d'accéder aux demandes syndicales de report de cet examen. Des milliers de cheminots se sont donc rassemblés mardi place des Invalides au milieu des fumigènes pour "faire pression sur les députés ". Ils dénoncent la "réunification de façade " de la SNCF et de RFF et estiment qu'elle ne résoudra pas l'endettement du ferroviaire en France.
A l'intérieur de l'hémicycle, le débat est aussi intense. Le secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, a appelé tous les députés à soutenir sa réforme pour "sauver et assurer financièrement la pérennité de ce qui est pour nous un modèle de service public ferroviaire national". L'appel s'adresse notamment aux députés socialistes dits "frondeurs", ainsi qu'aux élus communistes. Quatre cent amendements figurent au programme, dont certains pourraient être de nature à apaiser le conflit comme par exemple la création d'un comité central d'entreprise commun au niveau de la holding SNCF. Le gouvernement s'est engagé à accepter cette mesure.
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