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Soldats inconnus, un jeu pour connaître la Grande Guerre

Un siècle après le début de la Première guerre mondiale, comment intéresser les plus jeunes à ce lointain conflit ? Outre les expositions, les documentaires, les livres consacrés à cet événement, la Mission Centenaire s'est associée au créateur de jeux vidéos Ubisoft pour créer "Soldats inconnus, Mémoires de la Grande Guerre". Ce n'est pas un nouveau jeu de guerre, mais un jeu sur la guerre.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Le jeu d'Ubisoft mélange images de fiction et photographies d'époque © Ubisoft)

Il y a bien des explosions, des tirs et des assauts dans le jeu Soldats inconnus, mémoires de la Grande Guerre, mais il n'est pas question de marquer des points en tuant le plus d'ennemis possible à la baïonnette ou de remporter des batailles grâce à des décisions stratégiques. "C'est un jeu qui parle de la guerre mais qui n'est surtout pas un jeu de guerre. Le joueur ne tue personne dans le jeu ", explique Yoan Fanise, directeur de contenu chez Ubisoft.

Pour gagner dans ce jeu, le joueur va devoir résoudre des énigmes sur fond d'histoire d'amour en prenant le contrôle de l'un des quatre personnages : Karl, le soldat allemand, Anna l'infirmière belge, Emile le prisonnier Lorrain et Freddie l'Américain, engagé dans la légion étrangère.

Un cinquième personnage central va également aider le joueur à trouver les réponses aux énigmes : le chien Walt, inspiré des recherches de Yoan Fanise et de l'équipe d'Ubisoft à Montpellier.

 

"On s'est aperçu qu'il y avait énormément de chiens mobilisés dans la guerre pour apporter des médicaments, pour transporter des munitions d'artillerie ou pour accompagner des soldats en train de mourir. Pour nous c'était très important d'avoir ce chient qui symbolise l'innocence au milieu de l'horreur ", explique le créateur de contenu.

  (Pour avancer dans le jeu, il faut résoudre des énigmes et trouver des objets Pour avancer dans le jeu, il faut résoudre des énigmes et trouver des objets © RF- Antoine Krempf)

Car même si le jeu reste une fiction, ses créateurs ont voulu rester le plus fidèle possible à la Grande Guerre. Sur la forme, l'univers est proche des bandes dessinées signées Manu Larcenet ou Jacques Tardi sur cette période. Et pour coller le plus possible à la réalité, Ubisoft a contacté l'historien Alexandre Lafon, conseiller pédagogique de la mission Centenaire. "Il a fallu être vigilant et faire attention. Il y a une chronologie à respecter : des armes et des uniformes sont utilisés au début mais pas à la fin de la guerre ", explique l'historien.

  ('équipe de créateurs s'est également inspiré d'objets récupérés dans les greniers de leurs familles © Radio France - Antoine Krempf)

Grâce à ce partenariat, une cinquantaine de fiches encyclopédiques, illustrées par des images du documentaire Apocalypse, ont également été rédigées pour éclairer le joueur sur les faits correspondants à certains moments du jeu. Quand le jeu prend place par exemple en avril 1915 dans le secteur d'Ypres. Le joueur peut voir des photos d'époque de Poilus masque à gaz sur la tête puisque c'est là que le gaz moutarde a été utilisé pour la première fois.

  (L'une des fiches historiques développées par Ubisoft et la Mission Centenaire © Ubisoft)

Un mélange de fiction et d'Histoire grâce auquel Alexandre Lafon espère intéresser les plus jeunes : "Pour beaucoup d'entre eux, ce n'est plus de l'Histoire mais de la Préhistoire. Si ça peut être un moyen de raccrocher les jeunes générations en leur proposant un complément de savoir et de textes à lire ", c'est peut-être intéressant. Un jeu qu'Ubisoft aimerait d'ailleurs aussi proposer comme outil pédagogique dans les écoles. 

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