TOP 3 des excuses au manspreading
Le manspreading fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux, trois arguments qui reviennent en boucle pour le discréditer.
Le manspreading c’est la fâcheuse tendance à s’étaler et écarter grand les jambes qu’ont certains hommes dans les transports en commun. Une attitude dénoncée sur les réseaux depuis longtemps et qui a rejailli dans le débat public ces dernières semaines, à la faveur d’un nouvel affichage dans les transports de Madrid.
Pour certains, c’est un non sujet et ils opposent trois arguments facile à démonter :
Il y a d’abord "le syndrome des boules de cristal", selon lequel les hommes auraient besoin d’espace pour leur parties génitales. Une théorie que réfute Antoine Faix, responsable du Comité d'Andrologie et de Médecine Sexuelle de l'Association Française d'Urologie. "Les hommes n’ont pas les testicules comme des pastèques quand même. [...] Il n’y a pas de nécessité à écarter les jambes sur le plan anatomique pour un homme. Le confort, on va dire, personnel, anatomique, c’est en général très légèrement écarté", explique l’urologue.
D’autres critiques visent directement les féministes, dénonçant un combat sans intérêt. Ce à quoi, Céline Piques porte-parole de l’association Osez le féminisme, répond : "bien sûr qu’il y a des sujets plus importants, mais en fait, le patriarcat est un système où tout se tient. C’est-à-dire que ce sont ces petites choses, ces injonctions, ces stéréotypes, qui vont permettre de construire un système de discrimination et un système d’impunité, de sujets que l’on juge plus graves, comme la question des violences, la question des inégalités salariales".
"L’humanspreading"
Pour le philosophe Raphaël Enthoven, "ce qui relève du sexisme, c’est d’identifier cette incivilité par le mot qui la désigne à un seul des deux sexes." Même s’il s’agit selon lui d’une incivilité "typiquement masculine", il a défendu le 14 juin dans une chronique sur Europe 1 l’utilisation du terme "humanspreading".
"Vouloir considérer la chose comme un problème humain, c’est déplacer le problème et pas regarder où est le problème", répond Fanny Bugnon, historienne à Rennes 2. Elle rappelle que tous les hommes ne pratiquent le manspreading cependant, le véritable soucis se logerait dans les "rapports sociaux de sexe".
C’est-à-dire que pour beaucoup d’hommes "c’est une question d’éducation, une question de socialisation". Ils peuvent recopier le comportement d’autres hommes dans les films ou dans des clips musicaux. Il y a donc dans le manspreading un phénomène d’imitation : "les hommes qui font ça ne l’ont pas inventé un matin en se levant. C’est de la reproduction de modèles qu’ils voient par ailleurs", estime l’historienne.
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