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Toulouse : Sarkozy et Hollande laissent leurs entourages s’écharper

Les deux favoris de l’élection présidentielle ne se départissent pas d’une posture très digne, alors que les drames de Toulouse et de Montauban viennent de connaitre leur épilogue. En revanche, les états-majors de l’UMP et du PS se livrent à des échanges très vifs qui montrent que la campagne peut rester très agressive malgré la proximité de tueries qui ont traumatisé le pays.
Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

Nicolas Sarkozy est président et il a parlé comme un président pendant la séquence dramatique que la France vient de vivre. François Hollande est présidentiable et il s’est comporté comme un président-bis en tentant d’adopter la même attitude que Nicolas Sarkozy. L’un comme l’autre sont parvenus à éviter la polémique en apparaissant rassembleurs dans ces moments exceptionnellement graves. Car ils savent que le moindre dérapage peut être très préjudiciable à un mois du 1er tour de l’élection.

L’UMP tire sur Hollande

Oui mais voilà, les ténors de l’UMP et du PS se sont chargés de poursuivre la bataille électorale. L’UMP s’est montrée très offensive depuis hier après-midi, juste après les obsèques des militaires de Montauban. Une attaque contre le candidat PS en trois temps. D’abord un communiqué de Valérie Rosso-Debord, la délégué générale adjointe du parti majoritaire, qui accuse François Hollande et Marine Le Pen de briser "l'union nationale" et de "tenter d'instrumentaliser à leur petit profit politicien" les drames de Toulouse et Montauban.
Ensuite, Jean-François Copé attaque ce matin dans le Figaro. Il reproche aussi au candidat PS de s’être opposé pendant cinq ans à la politique de Nicolas Sarkozy en matière de sécurité, d’immigration, de prisons. Et en fin de mâtiné, il enfonce le clou en accusant François Hollande et François Bayrou de "ne pas avoir respecté le temps du deuil".

Réplique socialiste

Dans un communiqué, Delphine Batho, une des porte-parole du candidat PS écrit : "Honte à Jean-François Copé. Honte à ceux qui polémiquent au moment même où des policiers interviennent et sont blessés" . Elle assure que "les Français jugeront très sévèrement Jean-François Copé comme tous ceux qui auront voulu briser l'unité de la République face à l'épreuve du terrorisme".
Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande, se dit "choqué par l'indécence du comportement de Jean-François Copé".

Par ailleurs, Bruno Le Roux, l'un des porte-parole de François Hollande appuie là où ça fait mal en parlant de "faille" dans la surveillance de Mohamed Merah. Et d’ajouter que "Nicolas Sarkozy a produit pendant 5 ans beaucoup de discours et au final bien peu d'efficacité ". Il conclut en évoquant le "bilan désastreux qui est le sien (Nicolas Sarkozy, ndlr) en matière de sécurité".

Les autres candidats

Les autres candidats à l’élection présidentielle ont réagi à la fin  
du siège de Toulouse.

François Bayrou se veut apaisant après ses déclarations de lundi dernier à Grenoble : "Il faut soutenir les forces spécialisées de la police et du renseignement qui ont mené à son terme cette opération et refuser toute polémique sur ce sujet" , affirme le candidat du MoDem.
Jean-Luc Mélenchon exprime lui son "soulagement" après l'assaut, fustigeant un "manque de décence" de Marine Le Pen.
La candidate du Front national affirme elle que "l'issue (était)  prévisible". "Je crois qu'il n'y aura pas beaucoup de Français pour verser une larme" , ajoute-t-elle. Marine Le Pen avait dans la mâtiné sur France Info mis en cause les services de renseignement français et pointé "un certain nombre de négligences" dans l’affaire Merah.

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