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Traitement du chômage : les disparités régionales de Pôle emploi

Les chiffres publiés par Pôle emploi vendredi dernier révèlent d'énormes disparités territoriales concernant le nombre de dossiers gérés par les différents conseillers. En bref, les chômeurs de certaines régions,  telles que la Corse, bénéficient d'un suivi plus approfondi qu'ailleurs en Europe. Ce lundi, la direction générale de Pôle emploi a réagi, s'engageant à corriger ces disparités territoriales.
Article rédigé par franceinfo
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  (Maxppp)

Pôle emploi a annoncé vendredi dernier ses chiffres au 1er septembre dernier : 2,3 millions de
chômeurs suivis par 20.433 conseillers. En comparant ces données, on constate que chaque conseiller doit donc en
moyenne suivre 116 chômeurs différents. Problème : ces chiffres varient
du simple au triple entre les différentes régions, départements, communes ou même agences

De 66 à 150 dossiers par conseillers

Alors qu'un conseiller suit 66 chômeurs en Corse, un autre a
en charge 130 dossiers dans le Limousin. La situation la plus précaire semble être celle
de la Picardie, où chaque conseiller est responsable de 150 dossiers, alors que le taux de chômage est supérieur de deux points à la moyenne métropolitaine. Les chiffres varient donc sans aucune cohérence avec le niveau de chômage dans la région.

Les inégalités sont encore plus flagrantes si l'on compare les
régions métropolitaines à celles d'Outre-mer. A La Réunion par exemple, un conseiller
est en moyenne chargé de 222 demandes d'emploi.

D'autre part, des disparités existent également entre agences d'une même région. Les différences sont par exemple très sensibles
en Ile-de-France où l'écart peut passer du simple au triple entre l'agence Vaugirard,
dans le 15ème arrondissement de Paris et celle de Saint-Denis Stade de France.

Vers une évolution "dans les prochains mois "

Ce lundi, le directeur général de Pôle emploi
Jean Bassères a assuré que l'opérateur public s'engageait "dans les corrections des
disparités territoriales
", promettant que les "bénéfices " sensibles "dans les prochains mois ". Reconnaissant les fortes inégalités, il est aussi revenu sur
l'annonce de mars, selon laquelle 2.000 conseillers seraient embauchés en renfort
en CDI et a expliqué que ces postes, actuellement en cours de déploiement, allaient
être "répartis entre régions pour corriger ces inégalités ".

Il a notamment
précisé que 400 conseillers supplémentaires seraient affectés dans les zones
urbaines sensibles (ZUS). Jean Bassères a également souligné "l'effort de transparence
important
" de Pôle emploi, qui s'est récemment engagé à publier ses données
deux fois par an.

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