Tristan, 17 ans, lycéen "bloqueur", pourra se réinscrire normalement au lycée Maurice-Ravel à Paris (XXe arrondissement)
Le proviseur avait introduit comme condition à sa réinscription qu'il s'engageât à ne plus bloquer l'établissement, comme il l'a fait durant les grèves. Cette mesure avait provoqué des manifestations de soutien ainsi qu'une pétition ayant recueilli des milliers de signatures.
Le chef d'établissement a finalement renoncé à imposer cette condition.
Samedi, le comité de soutien du lycéen a indiqué qu'à la suite d'une entrevue avec les parents de Tristan, le proviseur s'était "engagé à le réinscrire sans condition, en terminale ES". Le comité a fait état du "soulagement" du jeune homme et de sa famille. Il a ajouté que "cet aboutissement favorable n'aurait pas été possible sans le soutien actif et solidaire", dix jours durant, dont l'élève a bénéficié dans son "refus" d'une "mesure injuste et discriminatoire".
Le 7 juillet, le proviseur du lycée Ravel avait conditionné l'admission en terminale du lycéen à l'engagement écrit de sa part qu'il ne bloquerait plus le lycée l'an prochain: l'élève de première ES avait été l'un des principaux organisateurs des mouvements de blocage ayant perturbé l'établissement ces deux dernières années. Le lycéen avait refusé de se plier à une mesure à ses yeux injuste et discriminatoire. "Je ne signerai pas. C'est inacceptable de faire pression sur moi pour que je signe ce papier", avait déclaré à l'AFP Tristan, parlant d'une "criminalisation de la contestation sociale". Ayant "organisé les blocages avec d'autres, il se retrouvait "seul sanctionné", avec "l'impression de servir d'exemple".
Le lycéen avait été soutenu dans son action par de nombreuses organisations, dont le PG, le PC, le NPA, les Verts, le PS, l'Unef, l'UNL, la FIDL et la FSU, ainsi que par les élus PG et PS qui étaient intervenus auprès du proviseur et du rectorat. Plusieurs manifestations de soutien avaient eu lieu et des milliers de signatures recueillies en faveur du jeune homme.
"Comme tous, Tristan a le droit de s'exprimer ou manifester, mais pas d'empêcher les autres d'étudier. Je ne demande pas qu'il renonce à ses actions militantes, mais aux actions de blocage du lycée, qui sont illégales et coûtent cher à la société", avait rétorqué le proviseur Philippe Guittet. Le ministre de l'Education Nationale, Luc Chatel, avait jugé "légitime" la "démarche" du proviseur.
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