Un an après, l’Aquitaine porte encore les stigmates de la tempête Klaus
"On s’est foutu de nous ! "
_ Le 13 février 2009, Michel Barnier, ministre de l’Agriculture de l’époque, était venu dans les Landes annoncer un plan d’un milliard d’euros en faveur de la filière bois sinistrée. Mais selon Christian Pinaudeau, secrétaire général du syndicat des sylviculteurs du sud-ouest, "pas un centime ou presque n’est arrivé dans la poche des exploitants".
Sur les 600 millions d’euros de prêts bonifiés annoncés par le gouvernement, à peine plus de 10% auraient été débloqués dans le six mois. "Et maintenant il est trop tard", poursuit le responsable syndical.
L’essentiel des aides versées aura permis de payer les entreprises de travaux. Mais les pertes d’exploitation n’ont pas été compensées et les propriétaires n’ont pas trouvé la valorisation des bois qu’ils attendaient : les cours se sont effondrés de 80 à 90%. "Si nous ne sommes pas entendus, nous ne resterons pas les bras croisés", prévient Christian Pinaudeau.
200.000 propriétaires, 34.000 emplois
Le 24 janvier 2009, la tempête Klaus avait balayé le sud-ouest de la France. Onze personnes avaient été tuées, et la forêt des Landes complètement décimée. Hors forêt, les assurances avaient recensé plus de 700.000 sinistres, évalués à plus de 1,5 milliard d’euros de dégâts.
Dans la filière bois, les professionnels estiment que 37 millions de mètres-cubes, pour l’essentiel du pin maritime, sont tombés à terre. Soit l’équivalent de cinq années de production. Quelque 200.000 hectares de forêts ont été touchés, dont les trois-quarts à plus de 60%.
L’Aquitaine compte quelque 200.000 sylviculteurs possédant plus d’un hectare. Et la filière bois représente quelque 34.000 emplois en Aquitaine. "Si on ne fait rien, on va perdre 8.000 emplois", alerte Stéphane Latour, directeur de la Fédération des industries du bois d’Aquitaine.
Gilles Halais, avec agences
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