Un cheminot indemnisé : il avait dû enterrer les restes d'un collègue
Cette scène de cauchemar qu'il a vécue il y a près de 15 ans, Pascal n'a jamais pu
l'oublier. Elle l'a tellement marqué, qu'il a traversé une très longue période
de depression.
Un vendredi soir, un employé de la SNCF est percuté par un TGV près d'Angers;
le lundi suivant, Pascal et d'autres collègues sont chargés de trouver certains
effets personnels de la victime qui manquent. Mais ce sont des restes humains
qu'ils découvrent. Le chef d'équipe ne s'embarasse pas de sentiment : il
ordonne à Pascal d'enterrer les débris de corps, dans un sac poubelle, près du
dépôt de la SNCF et lui intime le silence.
Ce n'est que plusieurs années plus tard, en 2008, que le cheminot rongé par
le remord finira par se confier à la justice. Mais les faits sont prescrits.
Pascal s'est donc finalement tourné vers les prud'hommes pour que son
préjudice soit reconnu.
45 000 euros: c'est la somme que la SNCF consent à lui verser. Mais, au
delà pour Pascal, le plus important, c'est ce que lui a dit ce matin à
l'audience le représentant de la société. Il lui a fait part de sa compassion
pour le calvaire qu'il a vécu.
Pascal a maintenant repris son travail de cheminot. Son ancien chef
d'équipe est quand à lui à la retraite et jamais son comportement ne lui a
été reproché par quiconque.
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