Grenelle des violences conjugales : "Le gouvernement rate le coche", estime Caroline De Haas, du collectif #NousToutes
Le Premier ministre a présenté plusieurs mesures en conclusion de cette concertation lancée début septembre.
Ce qu'il faut savoir
Prise en charge psychologique des agresseurs, saisie de leurs armes, renforcement du numéro 3919 : le gouvernement clôt, lundi 25 novembre, son Grenelle des violences conjugales. Le Premier ministre, Edouard Philippe, accompagné d'une douzaine de membres de son gouvernement, a présenté plusieurs mesures en conclusion de cette concertation lancée début septembre. Ces annonces ont été jugées insuffisantes par Caroline De Haas, du collectif #NousToutes. "Le gouvernement rate le coche", a-t-elle estimé, ajoutant que "la déception est à la hauteur de l'immense mouvement". Depuis le début de l'année 2019, 137 féminicides ont été recensés en France par le collectif Féminicides par compagnon ou ex.
Le gouvernement a présenté ses conclusions. Edouard Philippe a dressé une liste de mesures. Il a notamment annoncé, dès janvier 2020, la proposition d'un texte au Parlement pour "suspendre l'autorité parentale" des pères violents. Une formation "obligatoire" sur l'égalité entre les filles et les garçons va être mise en place à destination des enseignants. Edouard Philippe veut également "offrir la possibilité aux médecins de déroger au secret médical" lorsque cela peut sauver des vies.
Quelques mesures déjà annoncées. Parmi les mesures concrètes, Marlène Schiappa a annoncé, dimanche au Figaro, que le gouvernement allait créer et cofinancer à 50%, dans chaque région, deux centres de prise en charge des hommes auteurs de violences conjugales, afin de faire baisser la récidive. Par ailleurs, la ligne d'écoute consacrée aux victimes de violences conjugales, le 3919, fonctionnera désormais "24 heures/24 et 7 jours sur 7", a-t-elle poursuivi. D'autres mesures avaient été annoncées dès l'ouverture du Grenelle, le 3 septembre. Parmi elles : la création de 1 000 nouvelles places d'hébergement et de logement d'urgence pour les femmes victimes ou la généralisation du dépôt de plainte à l'hôpital.
Des conclusions attendues par les associations féministes. "Les attentes sont immenses", a martelé dimanche le collectif féministe #NousToutes, à l'origine de manifestations ayant réuni samedi des dizaines de milliers de personnes dans toute la France pour dire "stop" aux violences sexistes et sexuelles. "Nous avons marché pour dire notre colère. Pour exiger des mesures et des moyens à la hauteur. C'est maintenant au tour du gouvernement d'agir", a rappelé le collectif.
Emmanuel Macron va rencontrer des victimes. Le président de la République se rendra à Créteil dans l'après-midi pour rencontrer des femmes victimes de violences conjugales, a appris franceinfo. Emmanuel Macron sera accompagné de Marlène Schiappa et de la ministre de la Justice, Nicole Belloubet.