Fun Radio crée la polémique avec un sondage qui banalise le viol conjugal
La station demandait à ses auditeurs s'ils trouvaient normale la réaction d'une jeune femme qui refusait des rapports pendant son sommeil.
"Charlotte ne supporte pas que son mec lui fasse l'amour la nuit quand elle dort. Vous trouvez cela normal ?" C'est la question que Fun Radio a posée aux internautes sur son compte Twitter, mardi 23 octobre, pour annoncer son émission "Lovin'Fun", diffusée entre 22 heures et minuit et consacrée à la sexualité. Le message est accompagné d'un sondage. Sur 583 votes, la moitié ne semblent pas s'en indigner.
Supprimé depuis, le sondage a eu le temps de choquer de nombreux internautes, qui ont accusé la station de banaliser le viol conjugal. Jeudi 25 octobre, Marlène Schiappa elle-même a dénoncé ce message sur Twitter. "Ce que vous décrivez est un viol. Définition juridique : pénétration obtenue sous la menace, la contrainte ou la surprise", a tweeté la secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes. En France, le viol par le conjoint, le concubin ou le partenaire est une circonstance aggravante et est passible de 20 ans de réclusion.
Bonjour @funradio_fr
— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 25 octobre 2018
Ce que vous décrivez est un viol.
Définition juridique: pénétration obtenue sous la menace la contrainte ou la surprise.
Ce serait bien de le dire à vos auditeurs & auditrices !
Si Charlotte a d’autres d’autres questions @leplanning est là pour elle. pic.twitter.com/sN5iMCQXxU
"Toutes les communications validées en amont"
Apologie du viol conjugal ou maladresse ? La station dément toute erreur de communication. "Cette question vise justement à ouvrir le débat, notamment auprès des jeunes, et à faire prendre conscience que tout comportement sexuel sans consentement est inacceptable", explique Fun Radio dans un communiqué.
Réaction de Fun Radio suite aux propos tenus sur le consentement sexuel : pic.twitter.com/Zu0R7Wi6l8
— Com Pôle Radio - RTL / RTL2 / Fun Radio (@RTL_presse) 25 octobre 2018
Interrogée par franceinfo, Fun Radio affirme que le sondage a été organisé en collaboration avec la plateforme Onsexprime.fr, qui dépend de l'agence Santé publique France, donc du ministère de la Santé. "Toutes les communications ont été validées en amont à la fois du côté d'Onsexprime.fr et des équipes éditoriales de la radio", explique la station.
"Onsexprime.fr a mandaté Fun Radio pour promouvoir la plateforme et sensibiliser les jeunes sur la question du consentement", confirme de son côté l'agence Santé publique France, évoquant un tweet "en effet maladroit".
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