#MeToo des armées : "C'est à la fois une satisfaction et un pincement", réagit l'ancienne militaire Manon Dubois après l'annonce d'une mission d'inspection par le ministère

C'est sa première réaction à l'annonce de cette mission d'inspection. La jeune femme de 23 ans est devenue une figure du mouvement MeToo dans l'armée pour avoir dévoilé qu'elle a été victime d'agressions sexuelles lorsqu'elle travaillait dans la Marine.
Article rédigé par Gaële Joly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Manon Dubois avait 18 ans, en 2019, lorsqu'elle s'est engagée en tant que cuisinière sur un navire de la marine. Le début d'un enfer à cause d'un même agresseur, un autre marin, jusqu'en 2022. (GAELE JOLY / RADIOFRANCE)

"Mieux vaut tard que jamais", réagit, dimanche 14 avril sur franceinfo, Manon Dubois, figure du mouvement MeToo dans les armées après avoir dévoilé avoir été victime d'agressions sexuelles lorsqu'elle travaillait dans la Marine, après que le ministère des Armées a annoncé le lancement d'une mission d'inspection sur les violences sexuelles dans ses rangs.

La mission vise à améliorer "l'ensemble des mesures de prévention, de protection des victimes et de sanction des agresseurs", a annoncé vendredi le ministre Sébastien Lecornu. Cette mission rendra ses conclusions fin mai. Par ailleurs, "chaque fois qu'il existe une suspicion de viol ou d'agression sexuelle présentant un caractère suffisant de vraisemblance, la personne mise en cause sera systématiquement suspendue de ses fonctions", écrivent les ministres.

"Il a fallu qu'on en arrive là"

"C'est à la fois une satisfaction mais aussi un petit pincement parce que je me dis qu'il a fallu qu'on en arrive là pour que des choses se passent, déclare Manon Dubois, auprès de franceinfo. Évidemment, j'aurais aimé ça pour moi. Justement, cela va permettre qu'il n'y ait plus ça à l'avenir et qu'ils appliquent réellement cette sanction", poursuit-elle, estimant toutefois "qu'il y a des choses à ne pas faire, comme mener des enquêtes avec seulement des personnes issues de l'armée".

"Le fait qu'ils disent qu'il n'y a pas besoin de récidive, qu'il y a réellement une tolérance zéro, c'est ce qu'il fallait faire dès le début."

Manon Dubois

à franceinfo

La jeune femme de 23 ans n'a "pas forcément l'impression d'être un symbole. J'ai juste l'impression d'avoir aidé les victimes à prendre la parole, d'avoir aidé à ce qu'il n'y ait plus ça pour les autres".

"Est-ce que je vais réintégrer l'armée ? Non, ce n'est pas mon but, assure Manon Dubois. Est-ce que j'ai foi en l'armée ? Pas encore. Mais j'espère réellement que pour les nouvelles personnes, hommes comme femmes, qui intégreront l'armée, pourront avoir assez d'éléments pour avoir foi, surtout quand il s'agit d'harcèlement ou d'agression sexuelle".

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