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"Un côté très marketing" et "beaucoup de vent" : Morgane Seliman, victime, ne croit pas au Grenelle des violences conjugales

Pour Morgane Seliman, victime de violences conjugales et auteure, il y a un "côté très marketing" dans ce Grenelle et "beaucoup de vent". 

Article rédigé par franceinfo - Avec France Inter
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Morgane Seliman le 23 novembre 2015 à Veulettes-sur-Mer.  (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

"On ne va pas se mentir, moi je n'y crois pas trop à ce Grenelle. Je trouve qu'il y a un côté très marketing à tout ça. C'est beaucoup de vent. Depuis le temps, on n'a pas besoin d'un Grenelle, on aurait pu agir", témoigne Morgane Seliman ce mardi sur France Inter, alors que s'ouvre le Grenelle contre les violences conjugales qui durera trois mois.

La victime de violences conjugales, autrice du livre "Il m'a volé ma vie" (XO), estime que les propositions du gouvernement prennent "complètement le problème à l'envers" : par exemple, l'augmentation du nombre de places dans les centres d'accueil des femmes victimes, sans création de centres spécialisés pour les hommes violents.

"Le problème, ce sont les auteurs. C'est à eux d'être placés [dans des centres spécialisés]. Ce n'est pas à nous d'enlever toute notre vie, de nous séparer de tout. C'est eux qui ont fait du mal, c'est à eux d'être soignés et d'être éloignés de nous. Ce n'est pas à nous de partir", commente-t-elle.

Cette femme a déposé 12 plaintes contre son ancien compagnon, puis en a retiré trois. L'homme a finalement été condamné à 12 mois de prison ferme, puis a porté un bracelet électronique, ce qui est "une bonne chose" à la fois pour lui et pour sa victime, selon Morgane Seliman. En revanche, elle ne voit pas l'utilité des téléphones pour les victimes : "On ne peut pas téléphoner. On est en train de se faire battre, on ne peut pas avoir accès à un téléphone."

Morgane Seliman dénonce deux autres problèmes dans la prise en charge des victimes. Selon elle, "la justice n'est pas juste" car elle a eu des avocats commis d'office alors que son ancien compagnon pouvait payer des avocats. Par ailleurs, elle estime avoir été jugée négativement 11 fois sur 12 en portant plainte dans son commissariat car des agents lui demandaient ce qu'elle avait fait à cet homme pour qu'il la frappe.

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