Un tiers des femmes sont victimes de violences physiques dans le monde, selon l'OMS
Avec le Covid-19, "la situation de nombreuses femmes s'est probablement dégradée", redoute l'Organisation mondiale de la santé.
Un tiers des femmes dans le monde sont victimes de violences corporelles, notamment sexuelles, a mis en garde l'Organisation mondiale de la santé (OMS), mardi 9 mars, dans un rapport rendu public au lendemain de la Journée internationale pour les droits des femmes. "La violence contre les femmes est un mal endémique dans tous les pays et toutes les cultures, faisant du mal à des millions de femmes et à leur famille", a dénoncé Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'OMS.
Malgré l'absence de données solides sur l'impact de la pandémie de Covid-19, "nous savons que la situation de nombreuses femmes s'est probablement dégradée", selon la docteure Claudia Garcia-Moreno, une des coautrices du rapport. Les confinements ont aggravé certaines violences au sein des couples.
"Les femmes qui étaient déjà maltraitées se sont retrouvées piégées dans cette situation. Soudain, elles se sont retrouvées plus isolées et continuellement en présence du partenaire qui les maltraite."
Claudia Garcia-Moreno, coautrice du rapport de l'OMSà l'AFP
Le rapport paru mardi, deuxième du genre, repose sur des données recueillies entre 2000 et 2018. Un changement de méthodologie rend toutefois les comparaisons difficiles avec un premier document sur le sujet rendu public en 2013.
Le rapport souligne que 6% de toutes les femmes ont été agressées sexuellement par quelqu'un d'autre que leur partenaire, mais le tabou qui entoure le sujet laisse à penser que leur nombre réel est beaucoup plus élevé. Ces sévices commencent souvent très tôt. Un quart des adolescentes de 15 à 19 ans ayant eu une relation ont été soumises à des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire.
Le sud de l'Europe, région la moins affectée
Les pays pauvres connaissent en général des niveaux de violences faites aux femmes plus élevés que les pays plus riches. L'Océanie est la région la plus affectée par ce fléau avec 51% des femmes de 15 à 49 ans victimes de ces agressions. L'Asie du Sud et l'Afrique subsaharienne sont aussi beaucoup touchées. Le sud de l'Europe affiche le taux le plus faible, avec 16%.
"C'est peut-être dû au fait que les femmes ont plus de possibilités de sortir d'une relation abusive, avec plus d'accès à des services et des protections légales plus importantes", note l'autrice. Le patron de l'OMS a appelé les gouvernements à agir parce que, "contrairement au Covid-19, les violences faites aux femmes ne peuvent pas être stoppées par un vaccin".
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