: Vidéo Le "Téléphone grave danger", un dispositif pour protéger les femmes menacées de violences conjugales
Environ 120 victimes par an en France, un chiffre stable. Pourquoi les femmes sont-elles toujours aussi nombreuses à mourir sous les coups de leur conjoint ? Il existe pourtant des outils simples pour protéger les plus menacées. Extrait d'une enquête sur "la mécanique de ce crime" diffusée dans "Envoyé spécial".
Une séparation à l'initiative de la femme serait le principal déclencheur de l'homicide conjugal. Juliette a quitté son compagnon, le père de ses deux enfants. C'était il y a six ans, et il la poursuit toujours. Pour le fuir, elle a déménagé quatre fois, mais la peur ne la quitte jamais. La nuit, dans la rue, elle marche la main enfouie dans la poche de son manteau.
Juliette, qui se sait en danger de mort, est obligée de rester perpétuellement "aux aguets". Pourtant, depuis qu'elle a en poche une assurance-vie sous la forme d'un téléphone spécial, elle se sent plus rassurée. Tous les soirs, elle le place sur une table proche de la porte d'entrée fermée à triple tour, et elle a même montré son fonctionnement à ses enfants.
Un dispositif d'urgence créé en 2013
Cet appareil est bien plus qu'un simple téléphone portable. C'est un dispositif d'urgence, baptisé "Téléphone grave danger" (TGD). Créé en 2013, il a été généralisé à toute la France en 2014 pour protéger les femmes les plus menacées. Il permet d'appeler la police en appuyant simplement sur une touche. Pas de numéro à composer, pas d'explications à donner : la détentrice du téléphone est mise en relation avec un service d'assistance spécialisé qui connaît son dossier.
En cas de danger, le centre d'appels alerte le commissariat voisin, qui envoie une patrouille. Si la personne ne peut pas parler, elle reste géolocalisée, et le téléphone enregistre tout. C'est le parquet qui décide de l'attribution du TGD, renouvelable tous les six mois… à condition de pouvoir justifier de nouvelles menaces.
Extrait de "Homicide conjugal, la mécanique du crime", un reportage diffusé dans "Envoyé spécial" le 5 avril 2018.
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