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Violences sexuelles : 17 élèves d'AgroParisTech affirment avoir été victimes de viol au cours de leur cursus, selon une enquête interne

Une association étudiante a mené une enquête en 2021 auprès de 2 000 étudiants. 566 d'entre eux y ont répondu. 23% des répondants déclarent par ailleurs avoir été victimes d'agressions sexuelles "avec contact".

Article rédigé par franceinfo
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Photo d'illustration, une marche organisée à Paris, en mars 2021, par des collectifs étudiants feministes contre les violences sexuelles dans l'enseignement secondaire et supérieur.  (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

Après SciencesPo ou CentraleSupélec, c'est dans une autre grande école française que des viols et des violences sexistes sont signalés : 17 élèves, dont 16 femmes et une personne non binaire, "déclarent avoir subi un ou plusieurs viols" pendant leurs études au sein de l'école d'ingénieurs AgroParisTech, selon les conclusions d'une enquête interne publiée mardi 21 juin et à laquelle franceinfo a eu accès.

Une association étudiante de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, appellée CASSIS (cellule agro de sensibilisation et d'information sur la sexualité), a mené une enquête en 2021 auprès des 2 000 étudiants. 566 d'entre eux y ont répondu.

Des agressions sur fond d'alcool

Par ailleurs, 23% des répondants déclarent avoir été victimes d'agressions sexuelles "avec contact". 10 d'entre eux affirment avoir subi un retrait de préservatif par surprise, sans leur consentement. L'enquête montre que 31,9% des agressions sexuelles et 64,7% des viols ont été commis alors que la victime avait consommé de l'alcool ou des stupéfiants, et n'était "pas en état de savoir ou de dire s'il ou elle était consentant ou consentante".

L'étude recense 526 "comportements ou propos discriminatoires ou à connotation sexuelle", se déroulant souvent lors d'événements festifs, provenant majoritairement d'étudiantes ou d'étudiants mais aussi parfois des enseignants ou du personnel de l'établissement (pour 42 d'entre eux). Les membres de l'association alertent sur "l'ampleur de ces violences sexistes et sexuelles" au sein de l'établissement et du "caractère urgent et alamant de la situation".

La direction mettra en place, dès la rentrée de septembre, entre autres, une cellule d'écoute et d'accompagnement des victimes, ainsi que des formations de sensibiliation aux violences sexistes et sexuelles. Le directeur général d'AgroParisTech a saisi le procureur de la République de Paris.

"Ce n'est malheureusement pas une surprise"

"Ces chiffres sont alarmants et intolérables. Il faut que cela cesse", s'insurge Siham Lachgar, co-responsable du dispositif de lutte contre les violences sexistes et sexuelles à AgroParisTech. 17 élèves confient "avoir subi un ou plusieurs viols" pendant leurs études au sein de cette école d'ingénieurs.

"Malheureusement, ce n'est pas une surprise", admet Siham Lachgar. Elle avoue que les résultats de cette enquête "mettent en lumière des failles" et "nous questionnent aussi sur le plan d'action que nous avons mis en place au sein d'AgroParisTech" depuis trois ans. Le dispositif de lutte contre les violences sexistes et sexuelles est né "malheureusement après une soirée. Des étudiantes nous ont alerté sur ces faits-là".

Ce plan s'articule en deux volets. Le premier vise à informer et sensibiliser les étudiants "avec par exemple, la mise en place par exemple d'amphi obligatoire pour les primo-arrivants". Puis, AgroParisTech a mis en place une cellule d'écoute. "On voulait qu'elle soit mixte, c'est-à-dire que font partie de la cellule d'écoute, les membres du personnel administratif, deux enseignants, des étudiantes et aussi une doctorante."

Siham Lachgar "incite" les victimes à porter plainte. "On assiste à une libération de la parole mais surtout à libération de l'écoute. Et il est très important que les victimes nous fassent confiance et qu'elles osent venir nous parler". Elle répète que l'école est prête à les accompagner. "On peut leur expliquer toutes les possibilités qu'elles ont d'un point de vue juridique, elles peuvent être accompagnées par des psychologues au sein d'AgroParisTech mais aussi en dehors en passant par des associations".

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