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Vol d’argent, contrôle des dépenses, saisie de la carte bancaire... 41% des femmes connaîtront des violences économiques conjugales, selon un sondage

L'étude Ifop pour la newsletter féministe Les Glorieuses souligne que les violences économiques, subies par les femmes en couple, sont une porte d'entrée aux autres violences conjugales physiques et psychiques.
Article rédigé par Lou Inès Bes
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Pancarte indiquant le numéro d'urgence 3919 dédié aux violences faites aux femmes, dans un centre Hospitalier de Versailles (Yvelines). (ARTHUR NICHOLAS ORCHARD / HANS LUCAS)

Dans une étude* publiée mardi 31 octobre, les violences économiques conjugales sont définies comme "un contrôle, un appauvrissement ou un manque à gagner qui peuvent aller jusqu’à la dépossession totale des moyens d’autonomie financière des femmes". Plus de 4 femmes sur 10 en feront l’expérience dans leur vie, selon ce sondage réalisé par la newsletter féministe Les Glorieuses. Une plateforme de sensibilisation dédiée a même été créée à cette occasion.

Ces violences intègrent par exemple un vol d’argent, une saisie des revenus, un contrôle des dépenses, un blocage des cartes bancaires ou encore l'opposition du conjoint au fait que la femme ait un compte bancaire personnel. Elles sont 16% des répondantes, ayant déjà été en couple au moins une fois, à avoir subi une de ces formes de contrôle de leurs finances par leur partenaire.

Des violences économiques suivies de violences conjugales

L'épargne et l'endettement peuvent aussi être source de violences économiques. Ainsi, l'étude rapporte que 17% des femmes ayant déjà été en couple ont subi ce type de violence : une situation où le partenaire contracte des dettes en commun sans le mentionner, où il insiste pour que les biens et investissements du couple soient faits en son nom.

Autre point souligné par le sondage, les violences sont plus importantes dès lors que la femme gagne moins que son conjoint : 27% des femmes en couple avec un conjoint qui gagne beaucoup plus qu’elles ont déjà été victimes d’au moins une violence économique. Le pourcentage tombe à 14% lorsque la femme gagne un revenu équivalent.

Un test et un baromètre

L'étude, pilotée par la newsletter féministe Les Glorieuses, alerte sur le lien entre les violences économiques et les violences conjugales qu'elles soient verbales, physiques ou psychologiques. En effet, 99% des femmes victimes de violences économiques conjugales ont subi aussi d’autres formes de violences conjugales, selon le sondage. Ces violences ont souvent lieu en même temps. La plateforme de sensibilisation met aussi à disposition un test pour mesurer les violences économiques ainsi qu'un baromètre qui permet d'analyser sa situation.

Baromètre IFOP pour Les Glorieuses surles violences économiques, publié le mardi 31 octobre 2023. (LES GLORIEUSES)

Parmi les solutions avancées sur la plateforme de sensibilisation, Les Glorieuses conseillent avant tout de parler si possible à son entourage ou à sa banque. Ensuite, il est possible d'appeler le 3919, le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences. Selon le site viepublique.fr, 20% des femmes qui appellent ce numéro spécial dénoncent la violence économique au sein de leur couple.

*Méthodologie – L’étude Ifop pour Les Glorieuses a été réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 17 au 19 octobre 2023 auprès de 951 femmes ayant déjà été en couple, extrait d’un échantillon de 1 101 femmes représentatif de la population féminine vivant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus.

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