Comme en 2007, Nicolas Sarkozy veut miser sur Rama Yade et Rachida Dati
Après avoir remis en selle Rachida Dati dans sa campagne élyséenne, Nicolas Sarkozy a tenté de faire revenir Rama Yade dans son giron, rapporte le Monde.
En 2007, Rachida Dati et Rama Yade étaient les figures du changement tel que l'imaginait Nicolas Sarkozy. Les deux jeunes femmes étaient également la caution "diversité" du candidat UMP.
Cinq ans plus tard, le président-candidat s'apprête à lancer une séquence de sa campagne autour des thématiques, qui lui sont chères, de l'immigration et de l'intégration. Et il compte bien pouvoir s'appuyer sur ses figures de la diversité. Essentiellement des femmes : Salima Saa, Rama Yade, Rachida Dati... Un remake de la formule victorieuse de 2007, Fadela Amara en moins ?
Rama Yade, l'émancipée
A l'instar de Rachida Dati, Rama Yade n'a pas mâché ses critiques à l'encontre du gouvernement depuis qu'elle l'a quitté. Transfuge de l'UMP au Parti radical, l'ancienne secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme a longtemps soutenu une candidature élyséenne de Jean-Louis Borloo.
Dans la foulée du retour de Rachida Dati, Nicolas Sarkozy aurait cherché à la récupérer dans son giron. "On est plus forts à plusieurs pour la convaincre. Rama Yade mène son combat, mais elle fait toujours partie de notre famille politique. L'idée est qu'elle joue un rôle actif auprès du candidat", révélait au Monde un proche du président. Ce à quoi l'intéressée, candidate dissidente de la droite face à l'UMP Manuel Aeschlimann à Colombes, a répondu : "Si j'ai fait cinq ans de vie politique pour être réduite à la diversité, ce n'est pas la peine. Le monde change, la France aussi ».
Rachida Dati, l'ennemie de Fillon
L'ancienne porte-parole du candidat Sarkozy en 2007 puis ministre de la Justice, Rachida Dati était l'archétype de la diversité made in UMP. Mais depuis son départ du gouvernement, la maire du VIIe arrondissement de Paris connaît des relations conflictuelles avec sa majorité. Et notamment avec le premier ministre François Fillon qui a été investi pour les législatives dans la circonscription qu'elle briguait. Peu importe, la jeune femme s'est déclarée prête à présenter une candidature dissidente face au parachutage du Sarthois.
A la surprise générale pourtant, Rachida Dati a ouvert le troisième meeting officiel de campagne du président-candidat, appuyée par Jean-Pierre Raffarin. Ce dernier voit en elle "une femme de valeur qui incarne quelque chose de fort à droite". Cette fois-ci, elle n'aura pas de fonction officielle dans l'organigramme de campagne. Pour tordre le coup à l'image bling-bling du début du quinquennat.
"A partir du moment où elle veut m'aider, je ne vois pas pourquoi elle n'aurait pas une place pour m'aider", aurait-glissé Nicolas Sarkozy dans le train qui le raccompagnait de son déplacement lillois.
Salima Saa, la "nouvelle" Rachida Dati
Etoile montante de la Sarkozie, Salima Saa est apparue dans le paysage médiatique fin 2011, présentée comme la nouvelle Rachida Dati. Un qualificatif réducteur qu'elle ne revendique pas. "Il faut arrêter les comparaisons... Je suis Salima Saa", déclarait au Daily Mouloud de Canal Plus celle qui a été nommée, par décret du président de la République le 21 février 2011, comme présidente du conseil d'administration de l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (l'Acsé).
Investie candidate de l'UMP pour les élections législatives dans la 8e circonscription du Nord, cette proche de Benoist Apparu mène depuis campagne pour elle-même et pour Nicolas Sarkozy. Qui pourrait ne pas tarder à la mettre au premier plan.
Nora Berra discriminée ?
Elle est l'une des dernières figures de la diversité présente au gouvernement avec Jeannette Bougrab. Fidèle du chef de l'Etat et proche de Claude Guéant et d'Alain Juppé, la secrétaire d'Etat à la santé pourrait être utilisée par le chef de l'Etat pour sa séquence sur l'immigration en tant que cofondatrice du club Convergences dont l'objectif est de populariser les réussites de personnes issues de l'immigration
Pourtant, Nora Berra ne bénéficie pas de l'investiture UMP pour les législatives dans le Rhône où elle souhaitait briguer la 4e circonscription et affronter Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole de François Hollande. "On m'a fait comprendre que mes origines pouvaient poser un certain problème à certains électeurs", a-t-elle déploré le 22 février à la sortie du conseil des ministres. Et d'ajouter, le lendemain, sur RTL : "Je ne veux pas croire que les instances dirigeantes de ma famille politique puissent s'engager sur une ligne qui va à l'encontre de la ligne qui a été développée par le président de la République".
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