Sommet social : Sarkozy met 430 millions d'euros sur la table pour l'emploi
Le chef de l'Etat a annoncé des mesures pour favoriser l'accompagnement des chômeurs et l'embauche des jeunes. Mais, sans surprise, cette réunion à l'Elysée n'a pas entièrement convaincu les syndicats.
A la sortie d'une réunion rassemblant les partenaires sociaux organisée mercredi 18 janvier à l'Elysée, Nicolas Sarkozy a annoncé une série de mesures nées de ce sommet social, rebaptisé "sommet de crise". Les syndicats conviés ont fait part de leurs doléances, mais aussi pour certains de leurs désaccords avec la politique gouvernementale.
Les mesures présentées par Nicolas Sarkozy
Au final il s'agira, selon le président de la République, d'"un effort de 800 à 900 millions d'euros de la part de l'Etat", grâce aux aides européennes. En attendant, Nicolas Sarkozy a annoncé le redéploiement de 430 millions d'euros pour des mesures d'urgence contre le chômage :
• 1 000 salariés supplémentaires à Pôle emploi, en CDD : 39 millions d’euros
Nicolas Sarkozy a confirmé que l'Etat allait "renforcer les effectifs de Pôle emploi" en embauchant 1 000 personnes en contrat à durée déterminée (CDD). Insuffisant, toutefois, pour atteindre l’objectif de 60 demandeurs d’emploi par conseiller. Au nombre de 42 000 en 2011, les conseillers de Pôle emploi suivent en moyenne 200 dossiers chacun dans certains départements, selon des chiffres révélés par Le Parisien.
• Exonérer de charges l’embauche de jeunes salariés : 100 millions d’euros
La suppression pendant six mois des charges de l'embauche des jeunes de moins de 26 ans dans les TPE (entreprises de moins de dix salariés), figurait dans le rapport remis au président la semaine dernière par le député UMP Alain Joyandet. Elle représente un coût de plus de 100 millions d'euros, selon l'Elysée. Comme le rappelle Le Monde.fr, ce dispositif "zéro charges" a été mis en place en 2009, avant d'être supprimé en 2010 puis rétabli en mars 2011.
• Renforcer la formation des chômeurs : 150 millions d’euros
Le chef de l'Etat a également insisté sur la formation des chômeurs "très éloignés de l'emploi", en annonçant une enveloppe de 150 millions d'euros. "Ceux qui ne connaissent plus d'activité professionnelle depuis au moins deux ans (catégorie A, 239 000 personnes), tous sans exception, se verront proposer soit une formation, soit un emploi, soit un processus de resocialisation", a assuré Nicolas Sarkozy.
• Favoriser le chômage partiel, en simplifiant le dispositif : 140 millions d’euros.
Nicolas Sarkozy accède ainsi à une demande des syndicats. Objectif : simplifier le dispositif, en réduisant notamment le délai de réponse (de 10 à 20 jours) de l’inspection du travail pour les demandes de chômage partiel. Les salariés se verront aussi proposer des formations pendant ce temps d'inactivité. Il faut "tout faire pour éviter de couper les liens entre le salarié et son entreprise, tout faire pour maintenir en activité les salariés [...], tout faire pour former les salariés dans l'entreprise plutôt que de les licencier", a déclaré le chef de l’Etat.
• Autre sujet majeur abordé, le logement.
"Des mesures extrêmement puissantes" vont voir le jour sur ce point, selon le chef de l'Etat :
• Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, a également mentionné la création d'une banque nationale d'investissement pour favoriser l'emploi et la prolongation de l'allocation de fin de formation.
• En revanche, l'incertitude reste entière sur les accords compétitivité-emploi, sur la TVA sociale et sur la taxe sur les transactions financières. Concernant le financement de la protection sociale, une décision sera prise à la fin du mois de janvier. Le président s'adressera aux Français à cette occasion.
• Des syndicats mitigés, le Medef enthousiaste
Il fallait s'y attendre, les syndicats n'ont pas tous été emballés par les débats de ce sommet social et par les annonces de Nicolas Sarkozy.
- Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, a souligné qu'il n'y aurait pas d'annonce plus précise à ce stade sur le financement de la protection sociale, notamment par le biais d'une augmentation de la TVA, et que les mesures annoncées lors de ce sommet "n'auront pas d'impact sur l'emploi".
- François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a pour sa part estimé que quelques mesures pour l'emploi étaient "utiles" et "bonnes à prendre". Mais il a regrettté "le flou" qui entoure le financement de ces mesures et celui de la protection sociale.
- Laurence Parisot, la patronne du Medef, a pour sa part jugée que ce sommet était "excellent", saluant la volonté de l'Etat de répondre à la crise en se concentrant sur "la compétitivité de notre pays".
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