Athlétisme : deux records du monde et trois de France... Un meeting de Paris tonitruant avant les Jeux olympiques

A moins de trois semaines des Jeux olympiques de Paris 2024, les athlètes français ont brillé au stade Charléty dimanche, et les records sont tombés toute la journée.
Article rédigé par Mateo Calabrese
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Gabriel Tual, Djamel Sedjati et Emmanuel Wanyonyi à l'arrivée de la course du 800 mètres, lors du meeting de Paris de la Ligue de diamant, le 7 juillet 2024 au Stade Charléty. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Une frayeur et des confirmations. Alors que le double vice-champion olympique du décathlon, Kévin Mayer, a lourdement chuté lors du 110 m haies, les Français ont brillé sur la piste violette du Stade Charléty, dimanche 7 juillet lors du meeting de Paris de la Ligue de diamant. Trois records de France sont tombés, à trois semaines des Jeux olympiques de Paris 2024 et moins d'un mois après les 16 médailles glanées par les Tricolores aux championnats d'Europe de Rome.

Outre la victoire attendue d'Armand Duplantis en saut à la perche, qui a passé 6 mètres avant d'échouer à battre son record du monde en manquant trois fois 6,25 m, plusieurs cadors de l'athlétisme mondial ont aussi tenu leur rang et deux records du monde ont même été battus ; en saut en hauteur et sur 1 500 mètres.

Tual pulvérise le record de France, Finot et Guillemot l'imitent

Sasha Zhoya a signé la seule victoire française de la journée en Ligue de diamant, sa première dans la compétition, en battant l'Américain Trey Cunningham pour cinq millièmes de secondes au 110 m haies et en égalant son propre record (13"15). Mais c'est un autre Tricolore qui a signé l'exploit majuscule de la journée. Porté par l'une des courses les plus rapides de l'histoire, Gabriel Tual a survolé ses propres standards pour établir un nouveau record de France du 800 m en 1'41"61, battant de près d'une seconde l'ancien record de Pierre-Ambroise Bosse, en vigeur depuis dix ans (1'42"53) et de plus de deux secondes et demie son record personnel.

Gabriel Tual célèbre son record de France lors du meeting de Paris de la Ligue de diamant, le 7 juillet 2024 au Stade Charléty. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Il n'a pourtant terminé qu'à la troisième place de la course, derrière l'Algérien Djamel Sedjati (1'41''56, meilleure performance mondiale de l'année et record national) et le Kenyan Emmanuel Wanyonyi (1'41''58), qui établissent eux aussi de nouveaux records personnels. Surtout, les trois hommes ont établi d'un coup la troisième, la quatrième et la cinquième meilleure performance de l'histoire sur la distance. De quoi positionner le Français en candidat annoncé à la médaille voire au titre olympique après sa médaille d'or européenne en juin.

"Là je suis sur la lune, a réagi le coureur de 26 ans après son record. C'est dingue. A l'entraînement on sent quand on a des gros chronos, je me disais 1'42", c'est jouable, mais de là à faire 1'41" et six dixièmes, même moi je crois que je ne réalise pas. C'est lunaire, c'est lunaire !"

Un peu plus tard, deux Françaises ont imité le Lot-et-Garonnais. Championne d'Europe également il y a quelques semaines, Alice Finot a elle aussi retranché plus d'une seconde à son propre record de France, sur 3 000 m steeple, passant de 9'06''15 (aux championnats du monde de Budapest) à 9'05''01. Elle a fini en deuxième position derrière la Bahreïnie Winfred Yavi. Puis, quelques minutes plus tard, la médaillée de bronze européenne Agathe Guillemot a battu le record de France du 1 500 m en 3'58"05, alors qu'il était détenu par Hind Dehiba depuis 2010 (3'59"76).

Mahuchikh et Kipyegon s'offrent un record du monde

Seulement 8e, Agathe Guillemot a bénéficié, comme Gabriel Tual, d'une course extrêmement rapide. Pour preuve, la vainqueur Faith Kiypegon a battu son record du monde de sept centièmes de secondes, réalisant 3'49''04. Plus impressionnant encore que celui de la double championne olympique, le record du monde de saut en hauteur a été battu par Yaroslava Mahuchikh. L'Ukrainienne a passé 2,10 m à son premier essai, effaçant des tablettes le record de Stefka Kostadinova (2,09 m) qui n'avait jamais été égalé ou dépassé depuis 1987. Agée de seulement 22 ans, Yaroslava Mahuchikh disputera ses deuxièmes Jeux olympiques à Paris, après avoir obtenu le bronze en 2021 à Tokyo.

Yaroslava Mahuchikh pose à côté du temps de son record du monde lors du meeting de Paris de la Ligue de diamant, le 7 juillet 2024 au Stade Charléty. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

"Je dédie ce record à mon pays, comme tous mes sauts depuis plusieurs années, a-t-elle déclaré après sa performance. On n'abandonne jamais et on se battra jusqu'au boutLes gens ont leurs soucis quotidiens en Ukraine, mais je sais que beaucoup suivent mes performances. De nombreux soldats m'ont écrit après ma victoire aux Championnats d'Europe pour me remercier des émotions qu'ils ont ressenties." Avant de conclure, consciente de l'exploit réalisé en faisant tomber un record vieux de 37 ans : "Là, j'ai écrit le mot Ukraine dans l'histoire de mon sport."

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