Mondiaux d'athlétisme : l'ambiance grandissante, le triplé de Noah Lyles, le mauvais bilan des Bleus... Ce qu'on a aimé et moins aimé
Jamais la Hongrie n'avait accueilli un événement sportif international de cette envergure. Le pari est réussi. Les championnats du monde d'athlétisme, qui se sont achevés dimanche 27 août, ont été marqués par la domination américaine (29 médailles dont 12 en or). Pour la délégation tricolore en revanche, cette 19e édition des Mondiaux laissera des traces difficiles à effacer. La France repart de Budapest avec une seule breloque, l'argent du relais masculin 4x400 mètres. Entre la déception tricolore, l'ambiance qui est montée crescendo au fil des jours et le suspense des concours, franceinfo: sport fait le bilan de ce qu'on a aimé et moins aimé.
On a aimé
Le stade construit sur les rives du Danube
Pour la première fois de son histoire, Budapest accueillait cette année les championnats du monde d'athlétisme. Pour l'occasion, Viktor Orban, le premier ministre hongrois, a mis les petits plats dans les grands en faisant sortir de terre un stade flambant neuf, sur les rives du Danube. La qualité de la piste, la protection au vent dont bénéficie le stade, et la capacité de 35 000 spectateurs, jamais néanmoins totalement atteinte, ont séduit les athlètes.
L'ambiance qui a grandi au fil des jours
Les deux premières soirées de finales nous avaient laissées inquiètes. Un stade à peine au deux tiers rempli, malgré le rendez-vous roi du 100 mètres, et une ambiance un peu timide. Finalement, de jour en jour, l'enceinte s'est copieusement garnie et les spectateurs ont de plus en plus fait entendre leur voix. La délégation hongroise, menée par sa star, le lanceur de marteau Bence Halász, médaillé de bronze chez lui, a reçu de vibrantes acclamations de la part du public, venu découvrir un sport qui reste mineur dans le pays.
Pour faire connaître la variété des disciplines et attirer les Hongrois, les organisateurs ont très intelligemment disposé une zone de divertissement au pied du stade et en centre-ville. Trampoline pour s'envoler au-delà des 6,22 mètres d'Armand Duplantis, tapis de course pour approcher les vitesses des meilleurs sprinteurs, mais aussi concerts et food-trucks, tout était fait pour que le spectateur passe un bon moment. Enfin, la cérémonie des médailles, pour la première fois en dehors du stade pour des Mondiaux, a été un véritable succès, offrant une grande proximité entre spectateurs et athlètes. Mêlant chorégraphies, groupes de musique locaux, et films, tous les ingrédients étaient réunis pour créer des moments forts en émotion.
Le show Noah Lyles et le suspense de certains concours
Il aura été indéniablement l'une des stars de ces Mondiaux en Hongrie. Arrivé avec l'ambition de réaliser un triplé, Noah Lyles a rempli son contrat. Premier sprinteur à réaliser le doublé 100-200 depuis Usain Bolt en 2015, l'Américain a triplé la mise avec ses coéquipiers sur le relais 4x100 mètres.
Du côté des concours, on a apprécié les multiples retournements de situation, qui ont parfois donné des gagnants inattendus, comme la lanceuse de disque américaine Laulauga Tausaga grâce à un record personnel battu de quatre mètres. A l'heptathlon, l'expérimentée Britannique Katarina Thompson-Johnson a soufflé la victoire à la jeune Américaine Anna Hall pour 20 points, dans un dernier 800 mètres de folie où les deux heptathloniennes ont battu leur record personnel. Victoires à la dernière tentative aussi, pour le Grec Miltiadis Tentoglou à la longueur, pour la triple-sauteuse vénézuélienne Yulimar Rojas, et à l'avant-dernière pour le triple-sauteur burkinabé Hugues-Fabrice Zango.
Du côté de la perche féminine, les sauteuses se sont mutuellement tirées vers le haut. Quatre d'entre elles ont amélioré leur meilleure marque. Arrivée avec un record à 4,82 mètres, l'Australienne Nina Kennedy l'a porté à 4,90 mètres pour partager l'or avec la favorite américaine Katie Moon. Difficile également de ne pas citer l'Italien Gianmarco Tamberi, champion du monde du saut en hauteur, qui a enflammé les nombreux supporteurs transalpins et poussé son dauphin JuVaughn Harrison à se transcender. Enfin, on a vibré devant la résilience de la Néerlandaise Femke Bol, qui a chuté à quelques pas de la ligne d'arrivée du relais mixte en ouverture des championnats et qui a rebondi en survolant le 400 mètres haies, avant de signer une ligne droite de folie pour offrir l'or aux Pays-Bas au 4x400 mètres.
On a moins aimé...
Un bilan français en berne
Les chances de médailles tricolores se comptaient sur les doigts d'une main avant le début de la compétition. A la fin, le panier est bien vide, avec une seule breloque glanée à l'ultime épreuve de ces championnats. Les relayeurs du 4x400 mètres, Ludvy Vaillant, Gilles Biron, David Sombé et Téo Andant (et Loïc Prévot en série), ont sauvé l'honneur des Bleus en remportant l'argent derrière les Etats-Unis et devant le Royaume-Uni, établissant au passage un nouveau record de France (2'58"45). Comme l'an passé à Eugene (Etats-Unis), la France repart des Mondiaux avec une seule médaille.
Entre une jeune génération en quête d'expérience, et des piliers qui n'ont pas répondu présent, le bilan français de ces 19es championnats du monde inquiète à un an des Jeux olympiques de Paris. Seules lueurs d'espoirs, Wilhem Belocian, Sasha Zhoya (110 m haies), Thibaut Collet (perche), Hassan Chahdi (marathon) et Alice Finot (3 000 m steeple) qui terminent ces championnats du monde avec la casquette de finaliste (top 8).
Une organisation encore perfectible
Si le stade fait partie des réussites de ces Mondiaux, l'organisation sur place a elle été plus mitigée. Bien que les organisateurs aient parfaitement géré le calendrier des compétitions et qu'aucun fait notable de désorganisation n'ait été à signaler, quelques réglages sont toutefois à améliorer pour l'accueil de prochains événements sportifs, comme les Jeux olympiques, souhait du premier ministre hongrois. Les transports urbains et navettes conduisant au stade n'ont pas été prévus en quantité.
Les bénévoles ont certes été recrutés en nombre pour guider les spectateurs et accrédités aux abords et à l'intérieur du stade, mais pour la grande majorité d'entre eux, l'anglais leur a fait défaut, comme les informations qu'ils étaient en mesure de diffuser.
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