Formule 1 : les changements, les favoris, les chances françaises… Le guide complet de la saison 2022
Avant la première course à Bahreïn, dimanche, voici un tour d'horizon de ce qui attend les fans lors de cette saison annoncée comme charnière pour l'histoire de la discipline.
La Formule 1 se remet à peine de ses émotions en pagaille de 2021 que déjà la nouvelle saison agite le paddock. Bahreïn accueille le premier Grand Prix, dimanche 20 mars. L'hiver a été particulièrement studieux pour les dix écuries du plateau, en raison d'un nouveau règlement, présenté par les organisateurs comme une petite révolution. Franceinfo: sport et son consultant Cyril Abiteboul, directeur général de l'écurie Renault entre 2016 et 2020, vous en disent plus sur ce qu'il faut savoir avant le départ.
Un nouveau règlement pour plus de spectacle
Le Covid-19 avait repoussé l'échéance d'un an. Le nouveau règlement technique entre finalement en vigueur cette saison et annonce un vrai bouleversement. Esthétiquement, les monoplaces ont eu le droit à un lifting conséquent : ailerons arrière proéminents, roues bien plus larges, ou encore flancs repensés. Ces nouveautés aérodynamiques ont pour but de favoriser l'appui de la voiture et le suivi d'une monoplace. Les organisateurs espèrent ainsi qu'il y aura davantage de dépassements et donc de spectacle.
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De plus, les voitures seront plus standardisées, avec des pièces identiques pour toutes les écuries afin de réduire les écarts de performance et de limiter l'impact environnemental de la course. Les budgets sont désormais plafonnés. Pour toujours plus de suspense, les qualifications sprints introduites lors de trois GP en 2021 sont désormais des "courses sprints" à part entière, là encore à trois occasions (Emile-Romagne, Autriche et Brésil). Les huit premiers pilotes seront crédités de points à l'arrivée de ces sessions raccourcies qui détermineront également la grille de départ.
Max Verstappen le pilote à battre, Lewis Hamilton en quête de revanche
Ils ont animé la saison 2021 comme rarement deux rivaux l'ont fait dans l'histoire du sport automobile. Le nouveau champion du monde Max Verstappen (Red Bull) et Lewis Hamilton (Mercedes) sont de retour. Tout est à refaire ou presque du fait de ces voitures considérablement modifiées. "Le favori reste Red Bull", assure Cyril Abiteboul, ancien directeur général de l'écurie Renault. "Je les sens boostés par leur titre de l'année dernière. C'est une équipe qui fonctionne grâce à la soif de gagner, la rage et le besoin de montrer leur pertinence en F1. Ils ont pour eux leur capacité d'exécution et de contrôle, et Honda qui a investi des sommes colossales dans le moteur."
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Pour sa part, Lewis Hamilton a mis du temps à digérer le finish de 2021 et fera tout pour reprendre son dû. "Il y a probablement une blessure entre lui et le sport suite à ce qui s'est passé en fin de saison dernière, affirme Cyril Abiteboul. Sa voiture semble moins dominatrice sur les premiers essais, et son nouveau coéquipier, George Russell, sera plus menaçant que ne l'était Valtteri Bottas ces dernières années. Mais je ne vendrais pas sa peau aussi facilement ! Il a été juste époustouflant en fin de saison dernière, et il a déjà démontré sa résilience."
Red Bull contre Mercedes, on prend les mêmes en tête et on recommence ?
Les cartes rebattues, un concurrent surprise pourrait s'immiscer dans la bataille. McLaren ou Aston Martin font partie des outsiders. De son côté, après deux saisons moribondes, Ferrari mise beaucoup sur le travail entrepris sur son modèle 2022. Les premiers tests de présaison semblent souligner un retour en grâce de l'écurie italienne. "C'est la démonstration que la stabilité paie, estime Cyril Abiteboul. Ils ont eu des difficultés mais ont choisi de faire confiance aux directeurs en place. Ils ont été capables d'investir et de sacrifier des saisons pour se concentrer sur ce règlement."
Dans ce vent de fraîcheur, les écuries ont en revanche misé sur la continuité en ce qui concerne les pilotes. Six équipes ont ainsi prolongé leur tandem au volant (Red Bull, Ferrari, Aston Martin, Alpine, Alpha Tauri, McLaren). Un seul débutant débarque en F1. A 22 ans, Guanyu Zhou (Alfa Romeo) est le premier Chinois à disputer le championnat du monde. Par ailleurs, deux hommes retrouvent un baquet après un an de pause : Alex Albon, remplaçant de Russell chez Williams et Kevin Magnussen, rappelé par son ancienne crèmerie Haas à la suite de l'éviction du Russe Nikita Mazepin sur fond de guerre en Ukraine.
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De Gasly et Alpine, les meilleures chances françaises
Alpine fait partie des formations qui espèrent trouver en ce changement de saison l'opportunité de se rapprocher des sommets. L'écurie tricolore mise de longue date sur le développement de sa machine. "Elle a beaucoup travaillé sur son nouveau moteur et avait décidé pour des raisons économiques de décaler sa mise en place de 2021 à 2022, décrypte Cyril Abiteboul. De ce côté, il va y avoir une progression. Je trouve plus convaincante une succession de progressions lentes mais maîtrisées que des pics sans lendemain."
De là à en faire une nouvelle force de haut de plateau, la somme d'inconnues reste grande. Pour Cyril Abiteboul, "il y a une stabilité de la présence de Renault en F1, une stabilité budgétaire aussi, qui fait qu'Alpine finira par compter."
Pierre Gasly compte sur ces mêmes ingrédients pour se montrer. Le pilote normand s'est solidement fait sa place parmi les pilotes les plus solides du plateau. "C'est une saison qui va récompenser les pilotes avec de l'intelligence et de l'expérience, prédit Cyril Abiteboul. Quand les écarts sont serrés, ce sont les pilotes qui font les différences, et Pierre Gasly a un œil qui s'aguerrit." Son Alpha Tauri "semble bien née", précise Abiteboul, et devrait être à la lutte régulière pour se glisser dans le Top 5 des Grands Prix, comme lors de ces deux dernières saisons.
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