Coupe du monde de basket : jeu collectif séduisant, faiblesse au rebond, incertitude pour Lessort... Les premiers enseignements de la préparation des Bleus
"Dans 15 jours, après la Lituanie, il sera déjà plus le temps de faire un premier point d'étape." Après la première rencontre de préparation à la Coupe du monde, remportée facilement par l'équipe de France contre la Tunisie (93-36, le 31 juillet), son sélectionneur Vincent Collet donnait rendez-vous pour dresser les premiers enseignements à deux semaines du match inaugural contre le Canada, à Jakarta (Indonésie). En s'imposant contre la Lituanie (90-72), mercredi 9 août à Orléans, les Bleus ont signé un quatrième succès en autant de sorties après la Tunisie, le Monténégro (80-69, le 2 août) et le Venezuela (86-67, le 7 août). Alors qu'il leur reste trois oppositions, que retenir du début de cette campagne ?
Un jeu collectif séduisant
Le contraste avec l'été précédent, conclu par une médaille d'argent à l'Eurobasket, est flagrant. Quand sa devancière tâtonnait offensivement, l'équipe de France aperçue depuis le début de la préparation semble se trouver les yeux fermés. Sélection la plus dispendieuse lors du championnat d'Europe 2022 avec 15,8 ballons perdus par match, elle est bien plus précautionneuse sur les quatre premières rencontres amicales (11,5 de moyenne). Surtout, les Bleus se partagent le ballon de manière "fluide", dixit Vincent Collet. En moyenne, ils tournent à 24,3 passes décisives de moyenne (contre 21,8 à l'Eurobasket).
Pour l'expliquer, deux noms suffisent : Nando De Colo et Nicolas Batum. Les deux tauliers de l'équipe de France sont de retour cet été après avoir fait l'impasse l'année dernière. "Ils apportent au collectif leur science et leur vision du jeu, appréciait le sélectionneur après la victoire sur la Tunisie (93-36, le 31 juillet). Ils sont très facilitateurs et, par rapport à l’an passé où le mouvement du ballon était l'un de nos points faibles, ils vont clairement beaucoup nous apporter." En quatre matchs, les Bleus ont inscrit 87 points de moyenne dont 90 contre la Lituanie alors qu'ils étaient privés d'Evan Fournier, "leur arme numéro un", selon le capitaine Nicolas Batum. La menace peut venir de presque partout, qu'elle soit extérieure (De Colo, Fournier, Batum, Okobo) ou intérieure (Gobert, Yabusele).
Une faiblesse au rebond défensif
Dix, dix-sept, neuf et treize : ce ne sont pas les numéros du Loto mais le nombre de rebonds offensifs laissés respectivement à la Tunisie, au Monténégro, au Venezuela et à la Lituanie. "Il y a une vraie faiblesse au rebond", ne se cachait pas Vincent Collet après la victoire contre le Monténégro (80-69, le 2 août) avant d'ajouter, cinq jours plus tard : "C’est un point de vulnérabité évident, pas seulement conjoncturel mais structurel. On a beaucoup de joueurs qui n’ont pas les bonnes habitudes dans ce domaine."
Pourtant, les Bleus défendent le plomb comme ils en ont l'habitude. Nicolas Batum intercepte de nombreux ballons avec ses bras à rallonge tandis que Rudy Gobert effraie les attaquants adverses par son envergure. "On est une bonne équipe défensive mais on sait que les très bonnes équipes défensives finissent les actions", expliquait Nicolas Batum après le succès contre la Lituanie. "C'est une question de concentration et de responsabilité individuelle, on ne fait pas assez les écrans retard [bloquer le joueur pour l'empêcher de réceptionner le ballon après un tir], surtout les joueurs extérieurs", détaille Vincent Collet. En réduisant le nombre de deuxièmes chances accordées à l'adversaire, la France pourrait encaisser encore moins que les 61 unités laissées en moyenne.
Le doute Mathias Lessort
La seule véritable ombre au tableau se nomme Mathias Lessort. Blessé à la cheville gauche en s'entraînant individuellement avant le rassemblement, le pivot n'a toujours pas joué une seule minute depuis le début de la préparation. Après son forfait contre la Tunisie et le Monténégro, il devait retrouver les parquets dans la foulée, avec la réception du Venezuela. Mais "c'est une entorse plus sérieuse qu'une petite entorse, ça prend un peu de temps à guérir", expliquait-il dans les colonnes de L'Equipe.
Conséquence : Mathias Lessort ne voyagera même pas en Lituanie où l'équipe de France doit disputer sa cinquième rencontre amicale, vendredi. Vincent Collet ne se prononçait pas davantage, mercredi soir : "On doit encore attendre." Le staff médical tricolore échange avec celui du Panathinaïkos, le nouveau club du Martiniquais. En attendant, Yoan Makoundou a été rappelé alors que le sélectionneur utilisait un partenaire d'entraînement, Yves Pons, lors des deux premières sorties de la préparation. Preuve que le doute s'est installé quant à la présence au Mondial de Mathias Lessort, nommé dans le cinq idéal de l'Euroligue 2022-2023.
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