Boxe : après sa désillusion aux JO de Tokyo, Maïva Hamadouche s'offre un immense défi à Las Vegas face à la championne du monde WBO

"Ce combat, c'est le tournant de ma carrière". Après un retour raté chez les amateurs lors des Jeux olympiques de Tokyo, la boxeuse Maïva Hamadouche est de retour chez les professionnelles avec la volonté de remporter le titre unifié IBF et WBO à Las Vegas, le 5 novembre.

Surnommée « El Veneno » (le venin en espagnol), la Française affrontera l'Américaine Mikaela Mayer, championne du monde des super-plumes de la World Boxing Organisation.

Remporter la ceinture Ring Magazine

"En jeu, il y a ma ceinture IBF, sa ceinture WBO et surtout celle de Ring Magazine qui valide le tout, car les grands connaisseurs de la boxe savent que c'est celle-là qui couronne tous les grands champions", explique à l'AFP celle qui fête ses 32 ans ce jeudi, en espérant s'offrir le plus beau des cadeaux le lendemain sur le ring du Virgin Hotels.

C'est la première fois que la ceinture Ring Magazine, publication référence de la discipline qui délivre également le titre prestigieux de boxeur de l'année, sera en jeu dans la catégorie féminine des super-plumes (- 58,967 kg). "Ce qui constitue une reconnaissance supplémentaire", insiste la boxeuse aux 22 victoires dont 18 avant la limite (une défaite).

Double or nothing in Vegas @MikaelaMayer1 & @MaivaHamadouche come face-to-face for the first time before their unification scrap. #MayerHamadouche | FRIDAY | ESPN+ pic.twitter.com/qbxpRaw16c

— Top Rank Boxing (@trboxing) November 3, 2021

Face à Mikaela Mayer (31 ans, 15 victoires dont 5 avant la limite), plus grande et plus rapide, l'Albigeoise d'origine misera sur sa puissance, en espérant en finir avant les dix rounds.

"Je m'attends à un gros combat, mais je ferai tout pour gagner avant la limite. On est aux Etats-Unis, elle est plus connue, elle boxe à domicile. J'ai un peu le statut de challenger ici, même si je ne le suis pas car j'ai une ceinture... Donc si la décision est serrée, ça ne jouera pas en ma faveur", anticipe-t-elle.

Effacer le souvenir amer de Tokyo

Cette année, Hamadouche est brièvement passée chez les amateurs pour vivre le rêve olympique. Mais à Tokyo, elle est battue dès son entrée en lice par la Finlandaise Mira Potkonen. Une décision arbitrale vécue par la Tricolore comme "un vol manifeste".

"Ca ne m'a pas laissé plus de trace que ça, parce que je suis avant tout une boxeuse professionnelle et que j'ai un titre mondial", assure-t-elle. "Les Jeux, c'était du bonus. Je ne pensais jamais pouvoir les faire un jour, alors quand on me l'a proposé, je n'ai pas hésité. Je me voyais médaillable... Il s'est passé ce qui s'est passé. C'est le sport, rien n'est défini à l'avance."

Comme pour les JO, Hamadouche, policière de profession, bénéficie d'un tiers-temps aménagé jusqu'en décembre. "J'ai pu me préparer dans de très bonnes conditions. J'ai même pu donner mes cours du mercredi matin dans les foyers pour femmes victimes de violences conjugales", ajoute t-elle.

Porte-drapeau de la boxe tricolore

Si Hamadouche compte évidemment grossir son palmarès de championne, elle a "aussi conscience d'être porte-drapeau de la boxe en France".

"Je suis fière de représenter mon pays. En plus, ça se fait aux Etats-Unis, à Las Vegas, la Mecque de la boxe... Tous les grands champions y ont combattu. Le combat que j'ai toujours rêvé d'avoir, je vais l'avoir."

Maïva Hamadouche

AFP

Seule représentante féminine au Japon, la voilà désormais sur le devant de la scène pour un nouveau défi. "J'ai toujours recherché cette reconnaissance pour mon travail, pour toutes ces heures passées dans l'ombre afin de pouvoir vivre ce jour-là. Ce combat va porter au pinacle la boxe féminine. Pour moi c'est super important."