Tour de France 2022 : "La première semaine s'annonce palpitante", réagit Julian Alaphilippe
Présent à Paris pour découvrir le tracé de l'édition 2022, le double champion du monde Julian Alaphilippe s'est montré satisfait du parcours et imagine une première semaine intense.
Julian Alaphilippe, Tadej Pogacar ou Mark Cavendish : les héros de la dernière Grande Boucle s'étaient donné rendez-vous pour découvrir ensemble le tracé du Tour de France masculin 2022 mais également féminin, dévoilés au Palais des Congrès, jeudi 14 octobre. Si tous ont livré une analyse personnelle, ils se sont rejoints sur un point : ce parcours 2022 est réussi, difficile, montagneux et très dense.
"C’est un très beau tracé, avec une première semaine qui s’annonce palpitante. Il y a plusieurs terrains d’expression : contre-la-montre, étape de bordures, pavés, une arrivée pour puncheurs. Ça va être une première semaine avec du mouvement", s'avance Julian Alaphilippe, qui n'a pas à chercher bien loin pour imaginer des acteurs d'un tel scénario. "C’est un parcours difficile, c’est certain. C’est un premier aperçu, mais il y a vraiment du costaud qui nous attend", confirme le double champion du monde.
Pogacar déjà impatient
Également présent, le double tenant du titre Tadej Pogacar piaffait d'impatience de pouvoir se projeter sur un potentiel troisième sacre de suite, exploit réalisé une seule fois au XXIe siècle par Christopher Froome (2015, 2016, 2017). "Découvrir ce tracé, c’est comme ouvrir un cadeau, j’attendais ça depuis la fin du Tour. Ça va être intéressant. Je ne sais pas si c’est un Tour pour moi, mais je ferai de mon mieux pour le remporter une troisième fois", affirme le lutin de Komenda dans un large costard qui ne laisse pas supposer la puissance que ses jambes développent tout au long de l'année.
Si coureurs comme observateurs s'accordent à dire que ce Tour fait la part belle à la montagne, le départ au Danemark, avec notamment une deuxième étape qui se conclura à la descente d'un pont de 18 km, le Grand Belt, sur le détroit qui relie les deux plus grandes îles danoises, n'aura rien d'une sinécure. "Ça sera une motivation supplémentaire de partir de mon pays", détaille le local Jakob Fuglsang, qui devrait disputer son 11e Tour avec une nouvelle équipe, Israel-Start Up Nation, qu'il vient de rejoindre. "Je pense que je décevrai le prince, le maillot jaune ne viendra pas de moi je pense ! Mais j'ai dit à Kasper Asgreen qu'il devait faire ses devoirs !", sourit-il.
Un Danois premier maillot jaune ?
Vainqueur du dernier Tour des Flandres, le coéquipier d'Alaphilippe sera effectivement un gros client pour le premier maillot jaune à l'issue du chrono de 13 kilomètres dans Copenhague. "Évidemment, le chrono inaugural me convient assez bien, ça va être très rapide, ce qui est bien pour moi. Le deuxième jour, on aura beaucoup de vent sur le pont, ça va être très spectaculaire et on pourrait avoir déjà de gros écarts. Le troisième jour, on roulera sur mes routes d'entraînement, à quelques centaines de mètres de ma maison et de ma famille", confie Asgreen.
Mais ce qui cristallise l'attention de ce tracé, encore plus que la 11e étape et son terrible col du Granon, c'est le retour des pavés, plus vus depuis 2018. "Je vais mettre une grosse croix rouge sur cette étape pour la gagner. J’adore les pavés, je m’amuse beaucoup dessus, les avoir sur le Tour, c’est super", se félicite le Danois.
Les pavés, angoisse et impatience
Un enthousiasme pas forcément partagé par les favoris du général, qui savent qu'ils peuvent tout perdre ce jour-là, comme Chris Froome en 2014. "Nous ne sommes pas les meilleurs sur les pavés et les courses avec du vent, mais on ne sait jamais, on peut s’en sortir et vous surprendre", laisse planer Tadej Pogacar. "J’avais pris du plaisir en 2018 sur les pavés de Paris-Roubaix, ça demande de la reconnaissance, constate de son côté David Gaudu, 11e de la dernière édition. Même si ça intervient assez tôt, sur le Tour il risque d’y avoir énormément d’écart. Le Grand Départ avec ce long pont risque d’éclater le peloton, les pavés viendront enchérir un petit plus."
Le grimpeur breton, qui avait dit adieu à ses chances de top 10 sur le Mont Ventoux, devrait ensuite retrouver un terrain à sa convenance, avec une grosse semaine dans les Alpes. "L’étape du col du Granon ou celle d’Hautacam sont celles qui me feront rêver, l’Alpe d’Huez aussi. Le Col du Granon peut être une arrivée phare qui peut me convenir. Je ne l’ai jamais gravi mais ça a l’air très dur. Ça se jouera à la pédale", anticipe Gaudu.
Tadej Pogacar fait lui dans la formule, peut-être inspiré par la verve du directeur du Tour, Christian Prudhomme. "Il y a beaucoup d’étapes où on pourra le perdre, et quelques-unes où on pourra le gagner", constate le Slovène de 23 ans. Mais il n'y aura pas que la montagne et les pavés pour se sustenter. Ce tracé fait également la part belle aux étapes pour puncheurs, comme à Longwy (6e étape), la Super Planche des Belles filles (7e étape) puis à Lausanne (8e étape) ou Mende (14e étape). "C’est certain qu’il y aura des opportunités, il y a des arrivées qui conviennent aux puncheurs. Il y a moyen de faire des choses sur ce Tour, avec des étapes assez ouvertes et j’espère faire partie des coureurs qui sauront saisir les opportunités", espère Benoit Cosnefroy, troisième des derniers championnats d'Europe.
Alaphilippe peut-il refaire le coup ?
L'arrivée à Longwy en haut de la côte des Religieuses (1,6 km à 5,8 %) parait elle l'étape idoine pour voir Julian Alaphilippe, qui possède la meilleure équipe pour passer cette première semaine, revêtir une troisième édition de suite le maillot jaune. Lui qui s'était éparpillé sur le Tour 2021 après sa victoire souhaite recentrer ses objectifs, sans se renier. "Je vais essayer de cibler mes objectifs et m’y tenir, que ça marche ou pas, ne pas essayer de toujours être là. Si ça va un peu moins avant ou après, ce n’est pas grave. J’ai réussi à montrer le maillot et je continuerai à le faire", annonce le Français.
Mais lui comme les autres auront d'ici là le temps de parfaire leur préparation et leurs objectifs au fur et à mesure que la saison 2022 battra son plein. "D’abord c’est l’heure de récupérer, mais j’ai hâte de faire des reconnaissances et voir ce qu’on peut préparer pour ce Tour. Il y a quelques étapes destinées aux puncheurs. Pour la première fois qu’on voit le parcours, ça donne envie", conclut celui qui a glané six étapes en trois éditions.
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